Les relations entre la Turquie et l’Irak se détériorent. Bagdad reproche à la Turquie ses ingérences dans ses affaires intérieures et son soutien armé aux rebelles syriens.
L’administration irakienne n’a pas autorisé mardi un avion transportant le ministre turc de l’Énergie, Taner Yildiz, à se poser dans la province autonome du Kurdistan avec laquelle ses rapports sont tendus, a-t-on indiqué de source turque.
« L’avion de M. Le ministre n’a pas obtenu l’autorisation nécessaire pour atterrir à Erbil. L’appareil a dû rebrousser chemin et a été dérouté sur Kayseri » (centre de la Turquie), a expliqué à l’AFP un conseiller du ministre turc.
M. Taner devait participer à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, à une conférence internationale sur le gaz et le pétrole et y rencontrer des responsables kurdes.
Le ministre turc, cité par la chaîne privée d’information turque NTV, a évoqué une simple « erreur ».
Selon l’agence de presse Anatolie, le gouvernement irakien a invoqué des « raisons techniques » pour justifier sa décision. Cet incident intervient alors que les relations entre Bagdad et Ankara sont au plus bas en raison du refus de la Turquie d’extrader le vice-président irakien sunnite Tarek al-Hachémi, condamné à mort par contumace dans son pays.
Le gouvernement irakien a ainsi exclu début novembre la compagnie pétrolière turque TPAO d’un important contrat d’exploration dans le sud de l’Irak.
De fortes tensions opposent également Bagdad et Erbil sur un certain nombre de dossiers, dont celui de l’exploitation des hydrocarbures. Le gouvernement irakien reproche ainsi au Kurdistan de signer des contrats avec des compagnies pétrolières étrangères en se passant de son accord.