Quelques minutes avant le crash du Boeing malaisien en Ukraine des avions militaires ukrainiens ont été observés dans sa proximité, a communiqué sur son compte Twitter l’aiguilleur du ciel espagnol qui gérait le vol de l’avion de Malaysia Airlines.
Selon lui des avions militaires ont croisé le Boeing 777 trois minutes avant sa disparition des radars.
« Quand le Boeing a disparu, les autorités de Kiev nous ont annoncé qu’il s’était écrasé. Comment pouvaient-elles l’apprendre si vite ? », écrit le contrôleur aérien sur sa page.
Ce n’est pas la première fois que l’Ukraine abat un avion civil par erreur ou incompétence.
En 2001, l’Ukraine avait déjà abattu par erreur un avion transportant 76 passagers
Après le crash d’un avion de la Malaysia Airlines transportant 295 personnes, jeudi 17 juillet, à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, Kiev ainsi que les séparatistes prorusses nient tous deux être à l’origine du drame.
Dans un entretien téléphonique au New York Times, le vice-premier ministre de la « République populaire » de Donetsk, Andrei Purgin, a déclaré : « Nous n’avons pas les capacités techniques d’abattre un avion à cette hauteur », précisant que leurs armes leur permettaient d’atteindre une cible volant à 4 000 mètres d’altitude maximum. L’appareil de la Malaysia Airlines volait semble-t-il à 10 000 mètres d’altitude.
Pour appuyer son propos, M. Purgin a évoqué le « désastre de l’avion de la mer Noire », en référence à un avion russe qui avait explosé en vol avec 76 personnes à son bord, le 4 octobre 2001. Huit jours après l’accident, l’Ukraine, qui avait formellement démenti toute implication dans un premier temps, avait fini par admettre sa responsabilité.
Le secrétaire du conseil de sécurité ukrainien, Evhen Maertchouk, avait fini par reconnaître que « le tir accidentel d’un missile S-200, lors de manœuvres de la défense antiaérienne ukrainienne, a pu être à l’origine de la catastrophe » de l’avion Tupolev-154 de la compagnie Sibir Airlines alors qu’il ralliait Tel-Aviv à Novossibirsk (Sibérie). L’accident s’était produit au moment où l’appareil se trouvait à une hauteur de 9 000 mètres.
Poutine : le responsable c’est l’Ukraine
De son côté, le président de Russie Vladimir Poutine a estimé que la responsabilité pour le crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines survenu jeudi incombe à l’Ukraine.
« Il va de soi que l’État sur le territoire duquel cela s’est produit porte la responsabilité pour cette terrible tragédie », a dit M. Poutine au cours d’une réunion de nuit à Moscou.
Vladimir Poutine a proposé de commencer la réunion par une minute de silence à la mémoire des victimes de l’accident. Il est convaincu que « cette tragédie n’aurait pas eu lieu si la paix avait été instaurée sur la terre de l’Ukraine et si les combats n’avaient pas été repris dans le sud-est du pays ».
Vladimir Poutine a chargé le gouvernement de Russie de faire tout son possible pour établir un tableau objectif de la catastrophe.
« Je demande au gouvernement de Russie de faire appel aux possibilités des agences civiles pour mener une enquête minutieuse de cet accident », a-t-il déclaré. « Nous devons faire tout ce qui est en nos forces pour que l’opinion publique de notre pays, de l’Ukraine et du reste du monde apprenne la vérité sur cet accident », a exigé Vladimir Poutine.
Il a rappelé qu’il avait déjà donné des instructions appropriées aux militaires russes pour qu’ils accordent une assistance indispensable dans l’enquête de ce crime.
Le président a également exprimé, au nom des dirigeants et du gouvernement de Russie, les condoléances à toutes les familles des morts et aux gouvernements des pays dont les citoyens se trouvaient dans cet avion.
La défense antiaérienne russe était désactivée le 17 juillet
Les moyens de la défense antiaérienne n’étaient pas actifs dans les zones frontalières de la Russie avec l’Ukraine ce 17 juillet, et les avions des Forces aériennes de Russie n’ont effectué aucun vol ce jeudi, précise le communiqué du ministère de la Défense de la Russie.
Le communiqué ajoute que selon les informations qui sont à la disposition du ministère de la Défense, 27 complexes de lancement Bouk M1 de l’armée ukrainienne sont déployés près de Donetsk (Sud-Est de l’Ukraine). Ces systèmes sont capables de viser des cibles à 30 km d’altitude.
Le ministère russe de la Défense doute de l’authenticité des déclarations de Kiev que les complexes Bouk et les avions des forces aériennes de l’Ukraine n’ont pas tiré sur des cibles aériennes dans la zone du crash du Boeing de la compagnie Malaysia Airlines.