À La Haye, des témoins syriens ont été auditionnés par l’Organisation Internationale pour l’Interdiction des armes chimiques (OIAC) sur le bombardement chimique présumé, par les forces syriennes, de la ville de Douma, le 7 avril dernier. Parmi eux, le jeune Hassan Diab, 11 ans, dont les images le montrant aspergé d’eau par les Casques Blancs ont servi de prétexte aux bombardements illégaux par la France et les États-Unis sur des sites militaires syriens. Hassan Diab a redit ce qu’il avait déjà déclaré aux journalistes qui ont eu l’honnêteté de se rendre sur le terrain pour enquêter.
« Nous étions dans la cave et nous avons entendu les gens crier qu’ils devaient aller à l’hôpital. Nous avons marché dans un tunnel. À l’hôpital, ils ont commencé à m’asperger d’eau froide », a témoigné le garçon au cours d’une conférence de presse organisée par la mission russe à l’OIAC, à La Haye.
Hassan était parmi les « victimes » vues dans la vidéo diffusée par les Casques Blancs le 7 avril. Le garçon et sa famille se sont adressés, plus tard, à la presse et révélé qu’Hassan avait été précipité au devant de la scène par des hommes qui affirmaient qu’il y avait eu une attaque chimique. Ils l’ont aspergé, ont-ils dit, tout en le filmant. « Il y avait des inconnus qui étaient en train de filmer les premiers secours, ils filmaient le chaos qui s’était emparé de l’endroit et filmaient les gens aspergés d’eau. Les instruments qu’ils ont utilisés étaient ceux dont on se sert pour nettoyer le sol », se rappelle Ahmad Kashoi, un administrateur du service des urgences. « Cela a duré environ une heure, nous avons aidé les gens puis nous les avons renvoyés chez eux. Aucun n’est mort, aucun n’a souffert d’une exposition chimique. »
Halil al-Jaish, un réanimateur qui travaillait à l’hôpital de Douma ce jour-là, a déclaré à la conférence de presse que certains patients avaient, en effet, des problèmes respiratoires. Cependant, selon le témoin, les symptômes étaient liés à la poussière épaisse qui avait envahi la zone après les derniers bombardements et aucun ne montrait des signes d’empoisonnement par des armes chimiques.
L’hôpital a reçu des patients qui souffraient d’asphyxie par la fumée et la poussière le jour de l’attaque présumée, a confirmé Muwaffak Nasrim, un secouriste qui travaillait au service des urgences. La panique montrée dans la vidéo diffusée par les Casques Blancs a été provoquée, selon Muwaffak Nasrim, témoin de la scène de chaos, par des gens qui criaient à cause de l’attaque chimique présumée. Selon lui, aucun patient n’a, cependant, présenté des symptômes d’exposition à des armes chimiques.
Urgentiste du Croissant Rouge syrien (Croix Rouge), Ahmad Saur, a déclaré que le service où il travaillait n’a reçu aucun patient exposé à des armes chimiques le jour de l’incident présumé ou après. Tous les patients nécessitaient des soins médicaux généraux ou une intervention pour des blessures. Saur a déclaré aux journalistes qu’il était venu s’exprimer à La Haye de façon indépendante du Croissant Rouge et qu’il témoignait librement et sans pression.
Interrogé par un journaliste sur ce qu’il adviendrait des témoins et s’ils « resteraient en Europe pour témoigner », Hassan Ayoun, médecin au service des urgences, a répondu : « Nous rentrons à la maison et il n’y a aucun problème. La situation est bien meilleure. Nous sommes des habitants de Douma, comme de nombreux autres. »
Source https://www.rt.com/news/425240-opcw-russia-syria-douma-witnesses/
Traduction Christine Abdelkrim-Delanne