Le Hezbollah accuse Israël qui dément toute implication de son pays. Un groupe qui se dit « sunnite » revendique ce crime.
Le Hezbollah a annoncé mercredi l’assassinat de l’un de ses leaders près de Beyrouth, accusant directement Israël, l’ennemi juré du parti. «La Résistance islamique annonce la mort de l’un de ses leaders, le martyr Hassan Hawlo al-Lakiss, qui a été assassiné près de sa maison dans la région de Hadath», à l’est de Beyrouth, a annoncé le mouvement dans un communiqué repris par sa chaîne de télévision Al Manar. M. Lakkis, qui a été la cible de plusieurs tentatives d’assassinat par le passé, rentrait de son travail.
D’après une source proche du Hezbollah, Lakkis était très proche du chef du parti chiite, Hassan Nasrallah. Son assassinat est intervenu mardi vers minuit, peu de temps après une interview télévisée du chef du parti. «L’accusation directe est dirigée naturellement contre l’ennemi israélien qui a tenté d’éliminer notre frère martyr à plusieurs reprises et dans plusieurs endroits, mais ses tentatives avaient échoué jusqu’à celle d’hier soir», a indiqué le communiqué. «Cet ennemi doit assumer l’entière responsabilité et toutes les conséquences de ce crime ignoble», a poursuivi le parti.
Dans le Haaretz, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a démenti toute implication israélienne dans cette affaire. Selon le communiqué du parti, al-Lakiss est membre du Hezbollah depuis la création du mouvement. Son fils a été tué lors de la guerre de 2006 contre Israël. D’après la LBC, au moins trois personnes ont attaqué le responsable du Hezbollah et l’ont abattu de plusieurs balles alors qu’il se trouvait toujours à l’intérieur de sa voiture, une Jeep Cherokee, devant sa maison.
Le dernier assassinat d’un leader du Hezbollah remonte à 2007, quand Imad Moughniyé, chef militaire du Hezbollah, était mort dans l’explosion de sa voiture à Damas. Avant cela, en 1992, des hélicoptères israéliens avaient ouvert le feu sur un convoi dans lequel se trouvait Cheikh Abbas Moussaoui, prédécesseur de Hassan Nasrallah à la tête du parti. Le responsable avait été tué ainsi que son épouse, son tout jeune fils et quatre gardes du corps. En 1984, un autre leader du Hezbollah, Cheikh Ragheb Harb, avait été abattu au Liban-Sud.
Mercredi à la mi-journée, un groupe se faisant appeler la «Brigade des sunnites libres de Baalbeck» a revendiqué l’assassinat. «La Brigade des sunnites libres de Baalbeck a mis en garde Nasrallah contre la prise des sunnites pour cible avec pour objectif de prendre le contrôle du Liban», affirme le groupe encore inconnu sur son compte Twitter.