Des personnalités françaises ont demandé samedi une mission d’enquête internationale sur l’attaque par l’armée irakienne du camp d’Achraf, où un « massacre a été commis le 1er septembre selon les Moudjahidine du peuple iraniens.
Ces personnalités dont les anciens ministres Bernard Kouchner et Robert Badinter, ainsi que l’ancienne otage des Farc en Colombie Ingrid Betancourt, réclament également « la libération immédiate des sept otages enlevés à Achraf et qui sont détenus par les forces irakiennes », dans un appel diffusé par les Moudjahidine du peuple à Paris.
« La France doit prendre d’urgence la tête d’une initiative pour la sécurité des habitants « du camp d’Achraf, où vivent des Iraniens réfugiés en Irak, soulignent les signataires.
Le Parlement européen a appelé le 10 octobre à la libération « immédiate et inconditionnelle » des sept opposants iraniens enlevés le 1er septembre à Achraf et menacés d’être renvoyés en Iran, et a « fermement » condamné l’attaque du 1er septembre qui a fait 52 morts selon un décompte de l’ONU.
Lors d’une réunion à Paris du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, dont les Moujahidine du peuple sont la principale composante) sa présidente Maryam Radjavi a appelé les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU à suspendre leur assistance à l’Irak et « à contraindre (le Premier ministre irakien) Nouri al-Maliki Maliki à libérer les otages ».
Les Moujahidine du peuple, dont une centaine de membres habitaient le camp d’Achraf, ont accusé une unité spéciale des forces de sécurité irakiennes, dépendant du Premier ministre, d’être responsable de l’attaque. Le gouvernement irakien a mis en place une commission d’enquête et affirme que ses forces se sont défendues après avoir été attaquées.
Les Moujahidine du peuple ont été fondés en 1965 avec pour objectif de renverser le régime du Chah, puis le régime islamique. Ils ont été chassés d’Iran dans les années 1980.
La plupart des membres du groupe se sont installés à Achraf pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), avec le soutien du régime de Saddam Hussein.
Ils ont été désarmés après l’intervention américaine en 2003, et le gouvernement irakien à majorité chiite, qui s’est rapproché de Téhéran, cherche depuis lors à se débarrasser de leur présence, jugée encombrante.