Aujourd’hui, nous célébrons le centenaire de la naissance d’Amílcar Cabral, l’un des plus grands combattants anti-impérialistes.
Ibrahima KÉBÉ Tamaguidé
Leader du PAIGC, plus qu’un #révolutionnaire, Cabral est un architecte de la liberté, un penseur visionnaire et un stratège politique, dont l’héritage transcende les frontières de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, qui inspire toute l’Afrique et les peuples opprimés du monde entier. À l’instar de #Modibo_Keïta, #Kwamé #Nkrumah, et bien d’autres figures emblématiques, Cabral incarne le refus de la soumission, l’appel à la résistance, et la lutte pour la souveraineté totale.
L’IMPÉRIALISME NE MEURT JAMAIS DE LUI-MÊME
Amílcar Cabral a enseigné que l’impérialisme ne disparaît jamais sans une lutte organisée. Il savait que l’indépendance politique, arrachée des griffes du colonialisme portugais, ne suffisait pas. Il appelait à une véritable indépendance économique et culturelle, à la création d’un nouveau rapport de force entre les nations opprimées et les #puissances_coloniales, tout en prônant la lutte armée, soutenue par la formation idéologique et le travail de terrain. Cabral a tracé une voie singulière pour son peuple, alliant la révolution armée avec la capacité d’adaptation aux réalités locales. Son approche scientifique de la lutte contre l’impérialisme, guidée par la dialectique marxiste-léniniste, a transformé la lutte de libération nationale en une guerre de libération pour l’humanité tout entière.
LA CULTURE EST L’ARME ULTIME
Cabral a compris que la décolonisation ne se limitait pas à un transfert de pouvoir. « La culture est l’arme ultime », disait-il. Pour lui, la domination coloniale visait à détruire l’identité culturelle des #peuples_opprimés afin de mieux les asservir. C’est pourquoi il a insisté sur la récupération des valeurs culturelles africaines comme une condition sine qua non de la libération. La lutte de Cabral ne se limitait pas au terrain militaire, elle s’étendait à la conscience, à l’âme de son peuple. Il voyait la culture comme une arme contre l’aliénation coloniale, et un vecteur de construction d’une nation nouvelle, fière de son identité.
L’ACTUALISATION DE SON COMBAT
Aujourd’hui, alors que l’impérialisme sous ses formes modernes s’intensifie en Afrique à travers les politiques néolibérales et les interventions militaires destinées à maintenir d’une manière ou d’une autre, le #pillage et l’exploitation de nos terres et de nos peuples, l’œuvre de Cabral résonne plus fort que jamais. Ses écrits nous rappellent que la lutte pour la libération nationale ne s’achève pas avec le départ des colons ; elle doit se poursuivre par l’édification du socialisme, seule voie pour garantir une indépendance véritable. Cabral nous enseigne que la lutte ne se limite pas à la décolonisation formelle, mais qu’elle englobe également la lutte contre le néocolonialisme et toutes les formes d’oppression qui y sont associées.
Sa lutte armée n’était qu’un volet d’une stratégie plus large. Il aspirait à réorganiser la société, à éduquer les masses populaires, à promouvoir un développement réel et à démanteler les structures impérialistes. Cabral soulignait l’importance de « l’arme de la théorie » en complément du fusil, liant de manière indissociable l’indépendance nationale à la justice sociale.
En cette année 2024, le centenaire de Cabral nous engage à réaffirmer notre combat pour la libération complète de l’Afrique et à renforcer notre détermination à poursuivre le chemin qu’il a tracé, celui d’une Afrique indépendante, #socialiste, et débarrassée des chaînes de l’impérialisme. Cabral a su rester fidèle à la lutte jusqu’au bout, avant d’être assassiné par l’impérialisme et ses laquais locaux. Par son sacrifice ultime, Amilcar Cabral a montré la voie : la révolution est un processus continu.
L’histoire ne pardonnera jamais l’inaction des militants face aux défis de notre temps.
Ibrahima KÉBÉ Tamaguidé
i.kebe@ymail.com
Source :
Ye taa, numéro 24, 12 septembre 2024 – Centenaire d’Amilcar Cabral