Avec un taux de participation nationale de 44, 38 %, contre 36,51 en 2007, la mobilisation contre l’abstention a porté ses fruits.
En attendant les résultats officiels des législatives qui seront annoncés aujourd’hui même (11 mai), la première indication de cette importance échéance électorale aura été le taux de participation au niveau national a atteint 44,38 %. Ce taux a été révisé à la baisse en le ramenant à 42,90 % en raison du taux de participation particulièrement bas de la communauté nationale à l’étranger qui n’a atteint que 14 %.
Selon le ministre l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, parmi 20 673 878 inscrits, sur le territoire national, le nombre de votants a atteint 9 174 492, soit un taux de 44,38 % contre 36,51 % en 2007.
S’agissant de la communauté nationale à l’étranger, il a été enregistré 138 694 votants parmi 990 470 inscrits sur les listes électorales, soit un taux de 14 %.
Ainsi, sur un corps électoral global de 21 664 348, le nombre de votants a atteint 9 313 186, soit un taux de participation de 42,90 %.
Le ministre a ajouté que le taux de participation a dépassé 50 % dans 19 wilayas, alors que le taux le plus élevé a été enregistré dans la wilaya de Tindouf avec 83,15 %. L’ensemble des wilayas Sud du pays ont connu un taux de participation qui a dépassé les 60 %. La wilaya d’Alger a enregistré, quant à elle, un taux de 30,95 %, suivie de Béjaia et Tizi-Ouzou avec respectivement 25,11 % et 19,84 %.
Selon les premières tendances sortie des urnes, si des changements au niveau des répartitions des sièges sont prévisibles, ces changements ne seront pas de nature à bouleverser le paysage politique. Plus que jamais, la nouvelle majorité sortie des urnes sera plurielle et se baserait sur des alliances de plusieurs partis. Comme c’est le cas actuellement.
Selon des informations concordantes recueillies par la presse algérienne auprès de plusieurs responsables de partis politiques, cinq formations se disputent les sièges à Alger : le FLN, le FFS, l’Alliance de l’Algérie verte, le PT et le FJD de Djaballah. Le RND du Premier ministre Ahmed Ouyahia est en net recul dans la capitale. À Constantine, c’est le FLN qui arrive en tête, selon des résultats partiels, suivi par le FJD.
Mohamed Hadibi, candidat de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) : les premiers résultats issus du dépouillement des bulletins de vote font état de la victoire de l’AAV à Alger. La liste verte conduite par Amar Ghoul (qui fait partie de l’actuelle alliance présidentielle) a obtenu un score de 30 à 35 %, selon Hadibi.
Le secrétaire général du FLN a indiqué dans une déclaration au site Web TSA que les premiers résultats non définitifs confirment la victoire de son parti aux législatives. « Les résultats qui me sont parvenus confirment que le FLN a remporté le plus grand nombre de sièges », a‑t‑il dit sans fournir de chiffre.
Abdelaziz Belkhadem a confié sa surprise concernant les résultats préliminaires de son parti à Tizi-Ouzou. « Je salue le peuple algérien pour ce qu’il a accompli aujourd’hui, notamment dans la wilaya de Tizi-Ouzou. J’ai toujours dit que le problème n’est pas dans les enfants de Tizi Ouzou mais dans les intrus dans la wilaya de Tizi-Ouzou », a‑t‑il dit.
Commentant le taux de participation, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Oul Kablia, a estimé que le peuple algérien a fait preuve d’un « sens élevé de civisme et de maturité et administré une leçon à tous ceux qui misaient sur un fort taux d’abstention ».
Ce taux de participation reflète également un regain de confiance chez les citoyens, notamment les jeunes, à la faveur des assurances et garanties données par le président de la République quant à la régularité et à la transparence de ces élections.
Au centre, comme à l’est, à l’ouest et au sud du pays, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes sont sortis pour accomplir leur devoir électoral et exprimer leur choix, battant ainsi en brèche toutes les appréhensions qui pesaient sur ce scrutin et mettant dos au mur les partisans du boycott.
Les électeurs ont eu à choisir parmi un total de 2 038 listes, représentant 44 partis politiques, 186 listes indépendantes et une alliance politique.
L’opération électorale s’est déroulée dans de « bonnes conditions » à travers toutes les wilayas du pays, selon le président de la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL), M. Slimane Boudi, précisant que les membres de la commission étaient présents dans la plupart des bureaux de vote pour veiller au bon déroulement de ce rendez-vous électoral.
Toutefois, la commission a soumis à la justice 10 plaintes, parvenues à son niveau par le biais de ses sous-commissions locales et portant sur des « infractions à caractère pénal ».
Selon le même responsable, ces plaintes concernent des manquements de militants de certaines formations politiques à la sécurité des bureaux et centres de vote et d’autres irrégularités comme la poursuite de la campagne électorale après l’expiration du délai légal.
D’autre part, la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) a fait état de plus de 150 saisines transmises par les commissions de surveillance des wilayas.
Le président de cette commission, Mohamed Seddiki, a indiqué que parmi les 150 saisines reçues exclusivement par écrit et envoyées à la CNSEL, la commission a enregistré trois saisines portant sur une agression physique, un dépassement que la commission « rejette formellement », a-t-il souligné.
En revanche, pour le chef de la délégation des observateurs de l’Union européenne, Jose Ignacio Salafranca (qui donnera le samedi 12 une conférence de presse), ces élections se sont déroulées dans des conditions « généralement satisfaisantes », excepté « quelques petits incidents très limités ».
Il a estimé, cependant, que les incidents relevés par les observateurs européens sont « mineurs » et se limitent à des actes de campagne électorale à proximité de certains bureaux de vote, alors qu’aucune plainte officielle faisant état de fraude ou de dépassement n’a été formulée.
(Avec l’APS)