Ould Sidi Mohamed Zahabi, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : L’Algérie a « toujours soutenu » le Mali dans les moments difficiles.
Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a désigné le premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour le représenter à la cérémonie officielle d’investiture du nouveau président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, prévue aujourd’hui à Bamako, a indiqué hier un communiqué du cabinet du premier ministre. M. Sellal, accompagné du ministre des Affaires étrangères et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, « aura des discussions avec les autorités maliennes en vue de renforcer les liens entre les deux pays en dynamisant davantage la coopération bilatérale dans tous les domaines d’intérêt commun », a-t-on ajouté de même source.
Trente chefs d’État aujourd’hui à Bamako
Trente chefs d’État et de gouvernement sont attendus à Bamako pour prendre part aujourd’hui aux festivités marquant le début du mandat du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a-t-on appris hier auprès de la présidence de la République du Mali.
Vingt-six chefs d’État ont déjà confirmé leur participation aux festivités marquant le début du mandat du chef de l’État dont la cérémonie de prestation de serment avait eu lieu le 4 septembre dernier. Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentera le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à cette cérémonie officielle. Les festivités se tiendront au stade du 26-Mars de Bamako où il y aura la projection d’un film qui retrace le parcours du nouveau président du Mali Boubacar Keïta qui a fixé comme « priorité » de son mandat de cinq ans, « la réconciliation nationale » dans son pays en crise depuis 18 mois.
Elles seront marquées notamment par un intermède musical et culturel qui sera suivi d’un défilé militaire des troupes, à savoir la Minusma et les forces armées maliennes.
Le ministre des Affaires étrangères, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a indiqué à l’APS que l’événement du 19 septembre marque le « retour de la normalité institutionnelle » au Mali, après 18 mois de crise politico-militaire.
M. Ould Sidi Mohamed Zahabi, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale :
L’Algérie a « toujours soutenu » le Mali dans les moments difficiles
L’Algérie a « toujours soutenu » le Mali dans les moments difficiles, notamment dans le nord du pays, a affirmé, hier à Bamako, le nouveau ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ould Sidi Mohamed Zahabi, dans une déclaration à l’APS. « L’Algérie a toujours soutenu et aidé le Mali dans les moments difficiles, notamment dans le Nord du Mali où elle a, par le passé, joué un grand rôle dans la médiation », a rappelé M. Zahabi. Il a indiqué que « l’Algérie et le Mali sont deux pays frères, dont les relations sont excellentes ». Qualifiant la coopération algéro-malienne de « vitale », il a relevé que « les deux pays ont des problèmes communs, notamment le phénomène du terrorisme ». « Nous avons la volonté de travailler ensemble pour pouvoir neutraliser les groupes terroristes qui, en réalité, tentent de déstabiliser les deux pays », a-t-il dit. Le chef de la diplomatie malienne a fait savoir que l’Algérie et le Mali travaillaient aussi à l’accélération des projets structurants comme le projet de la transsaharienne, qui relie Bordj-Badji-Mokhtar (Algérie) à Gao (Mali), « une route qui pourra contribuer à résoudre la crise dans le nord du Mali », a-t-il estimé. M. Zahabi a été installé
récemment au poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement du Premier ministre, Oumar Tatam Ly. Ce dernier a été nommé à ce poste au lendemain de l’investiture du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, tournant ainsi la page à 18 mois de crise politique et militaire au Mali. Le président malien a fixé comme priorité fondamentale de son mandat de cinq ans « la réconciliation nationale », « l’unité nationale » et « l’intégrité du territoire national », a ajouté M. Zahabi.
Les groupes armés de l’Azawad attachés au principe de l’intangibilité des frontières
Les groupes armés de l’Azawad dans le nord du Mali ont réaffirmé, à l’issue d’une réunion à Bamako, leur attachement au principe de l’intangibilité des frontières tel que consacré par l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA), a indiqué hier une déclaration conjointe de ces groupes. Les groupes armés, constitués du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), de la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), se sont réunis, trois jours durant pour la première fois à Bamako, pour discuter de la résolution définitive de la crise dans le nord du Mali.
La réunion des groupes armés a eu lieu à l’initiative de l’Unité de fusion et des liaisons (UFL) avec un appui matériel de l’Algérie.
L’UFL, basée à Alger, regroupe les services de renseignement de 8 pays du Sahel.
Les groupes armés ont exprimé, dans leur déclaration, leurs soucis de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali et leur détermination à assurer un développement socioéconomique équitable et équilibré de toutes les régions du Mali dans le respect de la diversité de ses communautés. Du point de vue des groupes armés, le système judiciaire actuel doit tenir compte des spécificités culturelles des populations du Mali.
Les groupes armés ont décidé aussi d’instituer une cellule de contact et de suivi constituée des représentants de tous les groupes armés avec pour mission principale l’élaboration d’une feuille de route qui proposera un programme de rencontres périodiques et « la réflexion sur une plateforme des aspirations légitimes ».
La nécessité de conjuguer les efforts de tous les groupes armés reste la condition indispensable de la réussite de cette mission, lit-on dans la déclaration.
Mardi, les mouvements armés de l’Azawad dans le nord du Mali, en crise depuis 18 mois, ont annoncé, à l’issue de leur réunion à Bamako, d’ouvrir le dialogue avec le nouveau gouvernement malien pour mettre fin à la crise dans le nord du Mali. Ces mouvements armés ont été reçus, mardi en fin d’après-midi, par le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. À l’issue de cette rencontre, les représentants de ces groupes armés ont déclaré à l’APS qu’ils ne parleront plus « de division du Mali ». « Nous n’allons plus parler de division du Mali pour aller dans le sens du chef de l’État pour qui tout peut se négocier sauf l’unité du pays », avait indiqué le représentant du HCUA, Mohamed Ag Akhanbi, qualifiant la déclaration du président Keïta d’« ouverture importante qui crée l’espoir ».
La rencontre entre les différents mouvements de l’Azawad intervient deux jours avant les festivités marquant le début du mandat de cinq ans du nouveau président Keïta, qui verront la participation d’une trentaine de chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représentera le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Une nouvelle page
Une nouvelle page s’ouvre au Mali. L’élection, il y a quelques semaines, d’un nouveau président, vient ainsi mettre fin à 18 mois de crise politique et militaire qui a failli emporter le pays, dont le nord était sous contrôle de groupes terroristes. Mais heureusement que les Maliens, conscients du risque que leur pays encourait, ont su réagir pour préserver leur souveraineté et leur unité territoriale. Du reste, il faut souligner que ce n’est pas un hasard si après son élection qui marque le retour à normalité institutionnelle, le nouveau président malien s’est engagé à œuvrer pour la reconstruction du Mali en fixant comme priorité fondamentale de son mandat de cinq ans, la réconciliation nationale, l’unité nationale et l’intégrité du territoire national. Il est certain que le chemin menant à cet objectif sera émaillé d’écueils dans la mesure où les résidus de la situation qui a prévalu avant l’élection présidentielle, qui aura, à l’issue de son deuxième tour, porté à la magistrature suprême Ibrahim Boubacar Keïta, ne disparaîtront pas en un clin d’œil. Mais, ce qui est certain, c’est que le nouveau pouvoir malien aura à cœur d’atteindre son objectif. La forte présence de chefs d’État étrangers à la cérémonie d’investiture – trente chefs d’État et de gouvernement sont annoncés – qui interviendra aujourd’hui à Bamako est un signe qui ne trompe pas quant à la volonté de la communauté internationale de contribuer au retour de la paix au Mali et à la réussite de la réconciliation nationale. Une volonté d’autant plus sincère que l’enjeu de la réconciliation nationale, de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire national malien va au-delà de ses frontières. Le retour à la normalité institutionnelle fera que le Mali sera à même d’engager le processus de sécurisation de ses frontières, ce qui ne manquera pas d’impacter positivement la stabilité de la région. L’Algérie, qui sera représentée par son Premier ministre M. Abdelmalek Sellal, a manifesté, à l’égard de son voisin malien, un soutien indéfectible, notamment dans les moments difficiles qu’il a eu à traverser. Un soutien dicté non seulement par le devoir de voisinage, mais aussi parce qu’il n’est plus permis de laisser le Sahel, devenu zone d’insécurité et de tous les trafics depuis la chute du régime libyen, se transformer en une vaste base arrière des groupes terroristes. Un phénomène contre lequel l’Algérie n’a eu cesse de mettre en garde, car persuadée qu’il ne s’embarrasse d’aucune frontière.