Le Front des forces socialistes (FFS), qui a ces dernières années, appelé ses partisans à boycotter toute consultation locale ou nationale, participera aux élections législatives prévues le 10 mai 2012, a annoncé vendredi le premier secrétaire du parti Ali Laskri.
« Le FFS a décidé de participer aux prochaines élections législatives », a déclaré à la presse M. Laskri en marge de la session extraordinaire du conseil national du parti, tenue au siège de cette formation à Alger. M. Laskri a expliqué que le conseil national a décidé la participation du FFS aux élections législatives dans le but de ranimer la vie politique au sein de la société. « Notre but est la mobilisation pacifique et politique des Algériennes et Algériens pour remettre du mouvement dans le statu quo politique et institutionnel », a-t-il dit.
La dernière participation du FFS à des élections législatives remonte à 1997, le parti ayant boycotté les législatives de 2002 et de 2007. Le président du FFS, M. Hocine Ait Ahmed, avait estimé, dans une intervention écrite adressée aux participants à la convention nationale organisée par le parti le 17 février dernier, que le boycott des législatives « ne constituait pas une alternative efficace à la participation ».
Les travaux de la session extraordinaire du conseil national du parti se poursuivront dans l’après midi, toujours à huis clos, avec à l’ordre du jour, les modalités d’organisation de la participation aux législatives sur le terrain et la mobilisation des citoyens à cet effet, a indiqué M. Laskri. Un message du président du parti a été adressé au conseil national extraordinaire dans lequel il affirme que sa vision concernant cette élection était « faite depuis un certain temps » mais qu’il avait « tenu à prendre la température » au sein du parti et à s’imprégner des délibérations des militants avant de se prononcer.
« Je considère, souligne Aït Ahmed, que la participation à ces élections est une nécessité tactique du FFS qui s’inscrit en droite ligne de notre stratégie de construction pacifique de l’alternative démocratique » Il a ajouté, pour répondre à ceux qui « craignent » la fraude : « nous pouvons, nous devons et nous allons nous donner les moyens du contrôle de notre participation ». « Nous avons tiré les enseignements de nos lacunes de 1997 et nous allons tout mettre en oeuvre pour les combler », a ajouté M. Ait Ahmed en évoquant la décision de sa formation de participer aux législatives du 10 mai après deux boycotts successifs en 2002 et en 2007. La dernière participation de ce parti remonte aux législatives de 1997. M. Ait Ahmed, a souligné que sa vision concernant cette élection était « faite depuis un certain temps » mais qu’il avait « tenu à prendre la température » au sein du parti et à s’imprégner des délibérations des militants avant de se prononcer.
Quant à l’objectif de cette participation en 2012, le président du FFS explique que le but du parti « ne réside pas dans le quota de sièges à atteindre », mais plutôt « la remobilisation politique et pacifique du parti et du peuple ». « L’essentiel de notre décision est de remettre du mouvement dans le statu quo politique et institutionnel », a-t-il encore lâché tout en considérant que les vingt dernières années « ont constitué une régression phénoménale dans tous les domaines à l’échelle nationale ». Il a estimé, en ce qui qui concerne le FFS, qu’« aujourd’hui plus que jamais » et pour « gagner la bataille de la mobilisation politique », le parti doit s’appuyer sur « chaque militant et chaque militante ».
« C’est en toute sérénité que notre parti doit aborder cette étape de son parcours, et dans le respect de tous ceux qui, hors du parti, défendront de manière respectable d’autres visions que la nôtre, mais il est exclu que quiconque nous donne des leçons en politique, en démocratie, en militantisme, en patriotisme ou en takbaylit (langue kabyle, ndlr) », a averti le chef du plus vieux parti d’opposition dans le pays.