Il était devenu un célèbre militant anticolonialiste.
C’est un de ces militants anticolonialistes qui avait choisi son camp. Georges Acampora, enfant de Bab-el-Oued, s’est engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie dès le 1er novembre 1954. Communiste, il avait rejoint l’Organisation civile de la résistance, dans le cadre d’un accord entre le PCA et le Front de libération nationale, FLN. Avant cela, « Goergio » avait été de toutes les grèves dans l’usine des fameuses cigarettes Bastos et était connu pour son courage et sa ténacité. Arrêté en 1956, après l’attentat perpétré contre le commissariat de police de « la Redoute » comme s’appelait, alors, le quartier d’El Mouradia, il était arrêté, torturé et emprisonné à la prison Barberousse avant d’être condamné à mort. Il échappa à la guillotine ayant bénéficié d’une grâce, et fut condamné aux travaux forcés à perpétuité avec 181 autres militants de la cause algérienne, eux aussi condamnés à la peine capitale.
Ouvrier-pêcheur pour un patron français à l’âge de 14 ans, puis ouvrier tourneur, puis pompier, Georges Acampora, était un enfant de Bab El Oued, issu d’une famille pauvre italienne. « Du temps de la colonisation, il a vécu à Bab El Oued, au milieu du peuple. Il était un témoin privilégié de la ségrégation, du racisme et de l’exploitation que subissait les Algériens. Il est Algérien et aura agi en authentique Algérien durant toute son existence », a déclaré lors des funérailles au cimetière chrétien de Bologhine, à Alger, Abdelmoumene Noureddine, ancien d’ Alger Républicain et camarade d’Acampora. Le colonel Mustapha Lehbiri, directeur général de la Protection civile où Georges Acampora a fait toute sa carrière est venu lui rendre un ultime hommage au nom des autorités algériennes, tandis qu’un détachement de la Protection civile lui rendait les honneurs officiels en sa qualité d’officier. L’Algérien Georges Acampora n’avait jamais abandonné son quartier de Bal El Oued.