Pour complaire à l’Arabie Saoudite et au Qatar qui les arment – et nous financent! –, nous fermons les yeux.
Plus de 80 morts, déchiquetés, des jeunes gens, entre 16 et 23 ans, filles et garçons mêlés, près de 200 blessés, combien survivront? La tragédie s’est déroulée au cœur d’une université à l’heure de la reprise des cours.
Vous n’êtes pas au courant ?
Normal. Les médias, généralement, ont fait l’impasse. Pourquoi? C’est très simple: le carnage a eu lieu à Alep. Et, cette fois, ce ne sont sans doute pas les « méchants » qui l’ont commis, mais les bons, l’université d’Alep se situant dans la zone tenue par les gouvernementaux. Or, un massacre commis par les « bons », c’est bien connu, n’est jamais un massacre.
L’armée syrienne aux ordres de l’horrible Bachar Al-Assad eut été tout à fait capable de bombarder aveuglément des écoles situées en zone rebelle. Mais, en l’occurrence, ce sont les rebelles islamistes qui ont volontairement ou pas été à l’origine de ce forfait. Faut-il rappeler que presque chaque jour des attentats à la voiture piégée ensanglantent des quartiers à majorité chrétienne ou chiite, qu’on supprime les journalistes, tandis que les baasistes torturent et abattent les présumés suspects de l’autre camp.
Épouvantable guerre civile qu’il faut, non pas entretenir, mais absolument faire cesser en imposant – en imposant! – une solution politique qui passe par la constitution d’un gouvernement de transition ouvert aux deux camps, des élections vraiment libres et le retrait d’Al-Assad.
Pourquoi ce silence autour du carnage d’Alep qui nous pose de terribles questions? Parce que les groupes islamistes radicaux, le plus souvent liés à Al Qaeda, ne cessent, en réalité, de marquer des points sur le terrain en Syrie au détriment de l’opposition démocratique, libérale, ou des islamistes dits modérés (Frères Musulmans). Or, pour complaire à l’Arabie Saoudite et au Qatar qui les arment – et nous financent! –, nous fermons les yeux.