La célèbre actrice syrienne Raghda, qui s’était illustrée par son combat contre l’embargo américain barbare contre le peuple irakien, a accusé la chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazeera de l’avoir fait chanter en échange de la libération de son père.
Selon Raghda, qui affiche des positions hostiles à la rébellion, l’un des dirigeants de la chaîne l’a contactée par téléphone et lui a proposé sa médiation pour libérer son père.
Âgé de 89 ans, Mahmoud Naanaa qui souffre de démence depuis dix ans, a été, selon sa fille Raghda, kidnappé par les miliciens de l’Armée syrienne libre depuis le début du mois de mars dernier. Ses ravisseurs avaient déclaré qu’il a « rejoint la révolution syrienne ».
Dans une vidéo-amateur publiée sur la toile, il est filmé coiffé d’un bonnet et d’un châle aux couleurs du drapeau de l’insurrection, et en train de dire qu’il « aime la révolution et hait le président syrien Bachar al-Assad ».
Quelques jours après la diffusion des images, un dirigeant du Conseil de la révolution syrienne, Maaz As-Saffouk a nié pour la télévision égyptienne salafiste Nour l’implication de l’ASL dans cet enlèvement et accusé l’actrice de l’avoir monté. Concernant son entretien téléphonique avec le dirigeant de la chaîne qatarie, qui a duré 40 minutes, Raghda assure qu’elle compte le publier sur sa page Facebook prochainement.
« Je considère mon père comme un martyr, son affaire n’est plus liée à la consanguinité, mais à celle de l’hémorragie d’une patrie et d’une nation martyrisée », a-t-elle déploré.
L’actrice syrienne qui vit en Égypte depuis plus de trente ans vient de changer son lieu de résidence. À l’instar des autres acteurs et actrices qui partagent ses positions politiques hostiles à l’insurrection, elle est victime d’une campagne de terreur : « Ils me punissent, ils me terrorisent, parce que je n’ai pas changé mes positions politiques qui leur sont opposées. Je voudrais savoir de quelle démocratie ils parlent. Cela fait-il partie des principes de la démocratie que de terroriser les gens qui vous sont opposés ? », s’était-elle interrogée au lendemain de l’attaque dont elle fit l’objet, le 30 mars dernier, dans la salle de l’Opéra au Caire. Elle venait de prononcer un poème sur le sort des femmes réfugiées syriennes qui viennent en Égypte et acceptent de se marier avec des éléments des groupuscules islamistes. Sept hommes barbus, portant des extincteurs ont tenté de l’agresser, avant qu’elle ne parvienne à prendre la fuite.
Une autre grande actrice syrienne, Soulaf Fawkhirji, a elle aussi risqué le pire, lorsque l’ASL a payé sa femme de ménage pour l’enlever ainsi que son fils.
Source : almanar.com