Les ministres israéliens se sont pressés en masse à Washington dans le sillage de Benjamin Netanyahou à l’occasion de la conférence annuelle du lobby pro-israélien AIPAC, et ils ont rivalisé d’imagination avec quelques sbires de l’administration Trump pour tenir les propos les plus ahurissants à propos de la Palestine.
Ainsi l’ambassadeur U.S. en Israël, David Friedman – qui n’est autre qu’un financier des colons d’extrême-droite – a-t-il pris la parole devant la conférence de l’AIPAC pour affirmer que “dire qu’Israël ne veut pas la paix est un blasphème”. On ne peut pas, a-t-il dit, “faire une distinction entre pro-Israël et pro-paix”, car en Israël “des gens qui ne soutiennent pas la paix, ça n’existe pas”.
La preuve en a été immédiatement apportée lors d’un événement organisé en marge de l’assemblée de l’AIPAC par les partisans des colonies et le Ministère israélien des Affaires stratégiques, avec la participation d’une série de ministres israéliens d’extrême-droite, dont Naftali Bennett (ministre de l’éducation), Ayelet Shaked (ministre de la Justice) et Yuval Steinitz (ministre de l’énergie).
Tous trois ont expliqué avec toute la force de conviction dont ils sont capables que le maintien de la domination israélienne sur la Cisjordanie est absolument vitale pour Israël, et qu’il n’est en aucun cas question d’accepter un quelconque plan de paix impliquant la création d’un État palestinien sur une quelconque partie de ce territoire conquis par Israël en 1967.
Cet événement, qui a rassemblée une centaine de personnes selon Haaretz, a eu lieu dans une synagogue du centre de Washington.
Selon le ministre Steinitz, “Israël ne peut pas survivre” sans conserver cette région. Shaked a quant à elle chanté les louanges de l’administration Trump pour sa “courageuse décision” de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, et Bennett a tenu à exprimer son soutien à Netanyahou, empêtré dans plusieurs affaires de corruption, dont de nombreux observateurs israéliens pensent qu’elles ne vont pas tarder à entraîner sa chute.
L’ensemble de cette conférence de l’AIPAC s’est déroulé dans un climat assez surréaliste dont une image constitue un symbole à la fois drôle et éclairant : une session de la conférence était consacrée à “la liberté de parole et la liberté de la presse en Israël”. A l’entrée de la salle où elle avait lieu se trouvait cet écriteau qui résume tout :
“CETTE SESSION A LIEU A HUIS CLOS LA PRESSE N’EST PAS ADMISE”
Notes
1- Pour mémoire, la presse israélienne est toujours soumise à la censure, sur laquelle les militaires ont la haute main.
Source : POUR LA PALESTINE