La visite du Premier ministre israélien Netanyahou à Moscou se serait très mal passé, à en croire le site DebkaFile, proche du Mossad. Voici la traduction textuelle de cet article commandé.
« Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre Netanyahu ont terminé leur réunion de trois heures à Sotchi le mardi 14 mai, à couteaux tirés sur la Syrie. En fait, M. Poutine a averti que son invité Israël et son armée se dirigeaient vers la guerre avec la Syrie dans laquelle la Russie pourrait bien être impliquée – et pas seulement à travers les missiles anti-aériens sophistiqués S-300 missiles fournis au gouvernement Assad. Les requêtes que Netanyahu et le chef du renseignement militaire, le major-général Aviv Kochavi ont soumises à Poutine et au chef du renseignement extérieur russe, le directeur du SVR, Mikhaïl Fradkov, sont tombées dans l’oreille d’un sourd.
Ils ont trouvé le leader russe furieux de l’accueil ce jour-là au port de la mer Rouge de Eilat de l’USS Kearsarge, transportant 1.800 Marines et un lot de 20 V-22 Osprey hélicoptères que le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait promis de fournir à Israël lors de sa visite en avril.
Poutine a considéré le stationnement des forces américaines dans le Golfe d’Aqaba, juste deux heures de route de la frontière israélo-syrienne pour repousser l’agression syro-iranienne du Hezbollah contre Israël ou en Jordanie – signalée par l’arrivée du Kearsage – comme un acte de mauvaise foi par Washington. D’un côté, ils veulent que nous travaillions à une conférence internationale pour mettre fin à l’effusion de sang en Syrie, tandis que de l’autre, ils déploient des forces militaires, s’est-il plaint à Netanyahu.
Le Premier ministre israélien a répliqué avec un avertissement qu’Israël continuerait à viser les armes sophistiquées en Syrie qui étaient destinées au Hezbollah. Et si le président Bachar al-Assad devait se venger du bombardement israélien, le 5 mai, des dépôts d’armes sur le mont Qassioun près de Damas, Israël intensifierait ses bombardements de cibles et d’armes militaires syriennes jusqu’à ce qu’ Assad soit laissé sans armes pour combattre les assauts des rebelles.
Poutine a rejeté cette menace comme invraisemblable.
Ni Poutine ni Netanyahu n’ont mis toutes leurs cartes sur la table, mais la conversation a pris fin en laissant le dirigeant russe pleinement confiant en ce que ses capacités de préserver Assad seraient supérieurs à la capacité d’Israël de le détruire.
En fin de compte, Netanyahu et sa délégation sont rentrés mardi soir chez eux avec un mauvais pressentiment. Ils étaient certains que Moscou avait donné à Assad le feu vert pour aller jusqu’au bout de sa menace de transformer le Golan syrien et le Horan du sud de la Syrie en « un front de résistance » – à savoir une base pour se lancer dans une guerre d’usure contre le nord d’Israël avec l’aide d’un flux d’armes sophistiquées au Hezbollah.
Le dirigeant syrien est vivement encouragé à adopter cette voie par Téhéran. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah a adhéré à cette option. Et le leader radical palestinien, Ahmed Jibril, chef du Front Populaire de libération de la Palestine – Commandement général, satellite d’Assad, a ardemment offert ses services.
Et en effet, le mercredi, au lendemain de la visite de Netanyahu à Sotchi, le groupe de Jibril s’est laissé aller à lancer un tir de mortier sur le Mont Hermon (occupé), station de ski israélienne, depuis une position de l’armée syrienne.
Des sources militaires israéliennes ont confirmé plus tard qu’il ne s’agissait pas d’obus égarés d’une bataille syrienne entre armée loyaliste et rebelle comme dans les cas précédents, mais d’une attaque délibérée. A Jérusalem, cela a été pris comme une conséquence directe du compte-rendu de Moscou à Assad de la conversation entre les dirigeants russes et israéliens. Ils ont conclu que Assad a pris pour acquis qu’il était désormais libre de passer à l’offensive contre Israël.
Mercredi soir, le bureau de Netanyahu a réagi à cette dégradation par un fort et rapide avertissement.
Les médias israéliens ont été informés sans ambages que si Assad choisissait de riposter aux frappes aériennes d’Israël, il serait destitué.
Cette même nuit, « un haut responsable israélien » contactait le New York Times pour lui communiquer un avertissement plus détaillé cité par le journal: « Si le président syrien Assad réagit en attaquant Israël, ou tente de frapper Israël à travers ses mandataires terroristes, il risque la confiscation de son régime, pour venger Israël. «
En quelques heures, jeudi matin, le 16 mai, Jérusalem a eu sa réponse de Damas.
Un groupe palestinien qui se dénomme lui-même « Martyrs des brigades d’Abdel Qader al-Husseini » (le nom du commandant d’une force palestinienne qui a lutté contre Israël dans sa guerre de 1948), a revendiqué la responsabilité des «fusées» tirées sur un poste d’observation militaire israélienne dans le Golan. Elles ont été tirées en l’honneur du Jour de la Nakba, a indiqué le communiqué publié à Damas « Nous ne célébrons pas, nous vengerons le sang de nos martyrs. »
Une vidéo montrant le lancement a été ajoutée.
L’utilisation par les groupes terroristes palestiniens d’appellations ad hoc pour la revendication des attaques est fréquente, ce que fait aussi souvent Al-Qaida, mais cette fois-ci cela a été facilement identifié par Israël qui a compris que Assad avait commencé à utiliser ce que le responsable israélien cité par le New York Times appelait «ses sous-trraitans terroristes. »
En fonction des prochaines actions qui seront décidées par le Premier ministre Netanyahu, le ministre de la Défense Moshé Yaalon et le chef d’état-major Benny Gantz, cet incident pourrait marquer le point d’inflexion d’un glissement vers une guerre ouverte contre Israël de la Syrie, du Hezbollah et d’autres clients d’Assad.
Vendredi 17 mai 2013
https://debka.com/article/22970/Syrian-Israeli-war-of-words-via-Putin-edges-into-Syrian-Hizballah-war-of-attrition-