Le discours à la nation du président Jacob Zuma, le 14 février, aura eu pour effet immédiat de rapprocher neuf partis d’opposition. Ils ont décidé d’ouvrir des discussions en vue des élections générales de 2014. « Nous ne pouvons pas rester là à regarder la dégradation de notre pays. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour stopper ce gâchis », a déclaré Mosiuoa Lekota, président du Congress of the People (Cope), créé par des dissidents de l’ANC en 2008. Estimant avoir atteint « un point critique dans [notre] démocratie », ces partis d’opposition, dont les principaux sont la Democratic Alliance (DA), le Cope et l’Inkatha Freedom Party (IFP), vont intensifier leurs efforts pour constituer une large coalition d’opposition. Ils comptent notamment exploiter les divisions qui se sont fait jour au sein de l’ANC concernant la réélection de Zuma.
Une telle coalition pourrait entamer le réservoir de voix qui a permis jusqu’ici à l’ANC de remporter aisément tous les scrutins depuis 1994, même s’il a perdu la majorité qualifiée pour modifier la Constitution. La DA va tenter d’attirer les électeurs de la classe moyenne qui votaient pour l’ANC. La nomination de Ramaphosa, élu à la vice-présidence du parti et futur vice-président de la République en cas de victoire de l’ANC en 2014, risque de compliquer les choses. Ces neuf partis s’étaient déjà unis pour présenter, en 2012, une motion de défiance à l’Assemblée nationale, motion que la majorité ANC avait décidé de ne pas présenter au débat. Face aux protestations de tous bords, la motion sera discutée en 2013.