Alors que le président Jacob Zuma, sous la pression des grèves minières, vient d’accoucher d’un énième plan économique jugé inopérant par les analystes sud-africains et étrangers, la police continue de soutenir les patrons des mines encore en grève. À Kuruman, site de mine de fer de l’Anglo American arrêté depuis le 3 octobre, elle a délogé les grévistes, dont 300 ont été licenciés par la direction, et procédé à quarante arrestations. La mine de platine de Marikana où trente-six mineurs avaient été tués par la police en septembre, est toujours à l’arrêt, avec moins de 20 % des salariés à leur poste. La plupart des mines d’or sont toujours paralysées, des grèves sporadiques touchent les mines de chrome, de fer ou de diamant. Si les salariés des transports ont repris le travail – pour l’instant –, ce sont maintenant les fonctionnaires qui menacent de se mettre en grève.
Dans ce contexte, l’Afrique du Sud a vu sa note financière baissée d’un cran par les agences Moody’s et Standard and Poor’ s, tandis que le rand, la monnaie nationale, est au plus bas face au dollar. Les capitaux étrangers fuient le pays, la Banque centrale réduit ses prévisions de croissance. Le gouvernement est pris dans une spirale pour l’instant incontrôlable. C’est dans ce sombre climat social que se déroulera le congrès de l’ANC, en décembre, laissant présager des débats houleux.