Un tribunal de Pretoria a sommé, le 8 mai, le parquet sud-africain d’ouvrir une enquête sur 17 responsables zimbabwéens accusés de torture.
Les faits se sont passés en 2007, et concernent des dizaines de militants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) du Premier ministre d’opposition Morgan Tsvangirai. Des « vétérans de la guerre » recrutaient des jeunes localement pour attaquer tout ce qui pouvait ressembler à un supporteur du MDC. Les militants torturés avaient été enlevés après un raid au siège du MDC. À la veille des élections de 2008, la violence avait atteint un niveau de crise dans tout le pays, faisant plus d’une vingtaine de morts et de nombreux blessés et obligeant des centaines de personnes à fuir leur maisons brûlées au cours des attaques.
Pourquoi un tribunal sud-africain ? Le rôle important de pacificateur dans la région joué par l’Afrique du Sud et ses obligations vis-à-vis du Tribunal pénal international ont incité le Centre des litiges d’Afrique australe (SALC) et le Forum des exilés du Zimbabe (ZEL) à saisir la justice sud-africaine. « La torture est un instrument barbare pour traiter les questions politiques. Pour cette raison, nous souhaitons que tous les habitants du Zimbabwe dont le coeur a été blessé et l’esprit troublé aient droit à une justice réparatrice et non punitive », a déclaré Nelson Chamisa, porte-parole du MDC.
Si le Parquet sud-africain qui, jusqu’ici a refusé d’enquêter sur ces accusations, décidait de s’exécuter, les responsables zimbabwéens concernés pourraient être arrêtés et poursuivis en Afrique du Sud. La justice sud-africaine devra enquêter non seulement au Zimbabwe, mais ailleurs dans le monde.