Encore une vague d’indignation après la révélation, par le Los Angeles Times, de photos prises en 2010 par des éléments de l’armée américaine posant autour de cadavres d’Afghans en se congratulant.
Surtout après le scandale des Corans brûlés et le massacre de dix-sept civils par un GI dans le Sud. Ce nouveau scandale – qui n’enverra jamais les responsables, ni leur hiérarchie devant le Cour pénale internationale ! – met une nouvelle pression sur le commandement de l’Otan et son programme de retrait de ses troupes d’Afghanistan, soit encore 130 000 hommes. Les taliban, qui avaient annoncé le lancement de leur « offensive de printemps », ont lancé à la mi-avril six attaques, dont trois dans des lieux stratégiques du centre de Kaboul, tandis que leur présence s’étend à tout le pays. Et, ce, alors que le gouvernement de Kaboul avait affirmé, peu avant, qu’ils en seraient incapables.
C’est visiblement la débâcle du côté occidental. Nicolas Sarkozy a déjà annoncé le retrait prématuré des troupes françaises qui continuent d’enregistrer des pertes. La France a déjà commencé le retrait anticipé de ses soldats des montagnes de la Kapisa, au nord-est, enjeu jugé « essentiel » par les taliban.
Les États-Unis ont finalisé, le 22 avril, l’accord de partenariat stratégique à long terme avec le gouvernement afghan pour l’après-2014. Mais, après dix ans de guerre, de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et d’échecs militaires, les forces de l’Otan laisseront un pays mortellement blessé. Ils auront renforcé la haine de l’Occident et favorisé le retour des taliban, ceux-là même que les États-Unis ont financés et entraînés pour combattre le gouvernement légal afghan soutenu par l’armée russe, de 1979 à 1989. C’est finalement, l’histoire du serpent qui se mord la queue….