Comme il fallait s’y attendre, le parquet sud-africain a fait appel de la condamnation à six ans de prison d’Oscar Pistorius, dénonçant « une condamnation scandaleusement clémente ». La loi prévoit, en effet, dans le cas du meurtre perpétré par l’ex-héros sportif national à l’encontre de sa compagne Reeva Steenkamp, une peine minimum de quinze ans.
La condamnation prononcée le 6 juillet a choqué les Sud-Africains, compte tenu de la sévérité des sentences appliquées généralement aux criminels dans ce pays qui affiche un taux de criminalité parmi les plus élevés au monde. En effet, en tenant compte des remises de peine et du temps déjà passé en prison, Oscar Pistorius pourrait être libéré d’ici un peu plus de deux ans seulement.
Au centre de la polémique, la juge Thokozile Masipa qui s’est toujours montrée très « compréhensive » à l’égard de Pristorius, a estimé que « les circonstances atténuantes l’emporteraient sur les facteurs aggravants », justifiant ainsi sa décision de ne pas imposer la peine plancher de 15 ans. « Il ne peut pas être en paix, j’estime qu’une longue peine de prison ne servira pas la justice », a-t-elle déclaré à l’issu du procès en appel, le 6 juillet.
En première instance, la même juge avait créé le scandale en qualifiant le crime perpétré par Oscar Pristorius d’« homicide involontaire » et en le condamnant à une peine de seulement cinq ans. Le parquet avait donc fait appel pour une requalification en « homicide volontaire » qu’il a obtenue. La condamnation en deuxième instance à six ans en deuxième instance est apparue comme une provocation.
Les parents de Reeva Steenkamp ont déclaré « soutenir pleinement le parquet dans sa quête de justice » pour leur fille, tandis que le parquet estime « que cet appel clarifiera davantage le principe des condamnations, en particulier pour les crimes pour lesquels des peines planchers sont fixées par la loi, en dépit du fait qu’un juge a toute discrétion de s’écarter de la peine minimale après avoir pris en compte des circonstances atténuantes ».
La justice sud-africaine doit, maintenant, se prononcer sur la recevabilité de l’appel du parquet. Ce qui ne semble pas faire de doute de l’avis général des juristes sud-africains, la juge Mapisa n’ayant pas apporté suffisamment de preuves justifiant les circonstances atténuantes.