Sans la présence des résidents d’Achraf, cette conférence est dépourvue de toute crédibilité. Elle ne vise qu’à justifier les crimes précédents et préparer le terrain à un troisième massacre.
Les médias irakiens, ont rapporté que, Faleh Fayaz, le conseiller de sécurité nationale du premier ministre, Nouri Maliki, a invité, pour aujourd’hui (31 juillet), certain ambassadeurs étrangers et des représentants d’organisations internationales pour « annoncer la position du gouvernement de l’Irak (GdI) sur la détermination de la question de la présence des membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI) en Irak « .
Lundi soir, 30 juillet, par des lettres séparées, le représentant des résidents d’Achraf a informé, les diplomates en poste à Bagdad, de la position des résidents d’Achraf et de Liberty. Il a expliqué dans ces lettres que par la tenue de cette conférence sans la présence d’un représentant ou d’un avocat des résidents d’Achraf et de Liberty, le GdI a l’intention de justifier sa conduite répressive contre les deux camps et préparer le terrain pour un troisième massacre. Compte tenu de l’absence de représentants des résidents et en étant donné que des juristes, parlementaires et organisations internationales de défense des droits ont attestés que le RSSG, M. Kobler, n’est pas impartial dans cette question et se tient du côté du régime iranien et du gouvernement de Maliki, les décisions de cette conférence contre les résidents sont dépourvues de toute crédibilité.
La montée de la révolte en Syrie, a poussé le guide suprême de Téhéran, Ali Khamenei à demander au gouvernement irakien de mettre en application, son ultimatum. Il a souligné que le Gouvernement irakien doit «envahir» Achraf, maintenant que la population du camp a diminué à un tiers, et qu’il « ne serait pas si difficile de déplacer le nombre actuel. Avec un plan simple, a-t-il précisé, il serait possible de briser leur résistance et de les arrêter« .
Auparavant, dans son communiqué du 20 juillet, après l’intervention de M. Kobler au Conseil sécurité de l’ONU et dans son communiqué du 25 juillet concernant la soi-disant « feuille de route » de M. Kobler, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a mis en garde contre la préparation du terrain à un troisième massacre. Le CNRI a déclaré que l’objectif est de déplacer de force et de déloger les résidents de leurs demeures et d’enchainer l’opposition iranienne dans la prison de Liberty.
Les besoins humanitaires minimales des résidents au camp Liberty ont déjà été annoncés à plusieurs reprises dans les lettres des résidents et de leurs représentants au Secrétaire général de l’ONU, aux autorités des Nations-Unies, du gouvernement américain et de l’Union européenne. (Communiqués du Secrétariat du CNRI les 15 et 25 juillet 2012). Les représentants des résidents ont informé M. Kobler, le 26 juillet à Paris, de ces besoins en huit points.
Depuis février 2012, deux tiers des résidents d’Achraf (2000 personnes) se sont déplacés au camp Liberty, en cinq convois, sans même que leurs besoins minimaux humanitaires ne soient fournies et alors que les infrastructures à Liberty sont très insuffisantes et que les normes humanitaires et de droits humains sont constamment bafoués dans ce camp. A chaque fois, M. Kobler et le GdI ont reporté l’application de ces besoins au déplacement du prochain convoi des résidents. Ainsi, après le transfert de 2000 habitants – qui ont prouvé, au-delà de toute attente, leur bonne volonté – dorénavant tout ultimatum, attaque ou intimidation, ne fait que révéler les sinistres desseins du GdI et dévoile le jeu de M. Kobler à la table du régime iranien et du GdI.
Lors d’une réunion, le 26 juillet, les représentants des résidents ont fourni à M. Kobler, un plan pratique spécifique pour la mise en œuvre des huit cas de besoins humanitaires. Ces besoins sont les suivants:
la connexion du camp Liberty au réseau d’eau de ville ou le pompage de l’eau d’une rivière adjacente au camp, le transfert des six principaux générateurs de 1,5 Méga Watt d’Achraf, l’autorisation de la vente des biens meubles et immeubles à Achraf, l’autorisation d’un minimum de constructions à Liberty, en particulier des installations adaptées aux personnes handicapées et malades, le transfert des six véhicules utilitaires, de 6 bungalows adaptés aux personnes handicapées, le transfert de 5 chariots élévateurs et de 50 véhicules de passagers.
Selon ce plan, les résidents ont exprimé leur disposition à réaliser en un mois, ces 8 points, à leurs propres frais et par leurs propres moyens et en utilisant des entrepreneurs irakiens, à partir du jour où le GdI donne son accord. Après quoi, le sixième convoi des résidents se déplacera vers Liberty. Mais le GdI qui reçoit la totalité de ses ordres sur Achraf depuis le régime iranien, s’abstient de mettre en œuvre ce plan simple et pratique et planifie un troisième massacre à Achraf.
Dans son communiqué du 25 juillet sur la feuille de route de M. Kobler, le CNRI avait déclaré:
«Le vocabulaire et l’esprit qui domine dans cette feuille de route, nonobstant l’inexactitude de ses chiffres, est à vrai dire choquant, insidieux et truffé de contrevérités.
• Alors qu’elle devrait tendre vers l’avenir, la feuille de route commence tout d’abord par mettre en exergue le transfert (avec deux mois et demis de retard) de 300 climatiseurs et 10 générateurs et les restants des affaires des quatrième et cinquième contingents, pour insinuer que la plupart des demandes ont été réalisés. Comme si le gouvernement « généreux » d’Irak, qui a pillé des dizaines de millions de dollars des biens des résidents et a écrasé 22 résidents sous les roues de ses blindés, aurait fait preuve de charité en donnant l’autorisation de transférer seulement quelques-uns des 382 générateurs et des milliers de climatiseurs appartenant aux résidents à Achraf, suscitant l’exultation de M. Kobler. (…)
Au lieu d’insister sur le droit des résidents pour pouvoir construire les installations nécessaires et des espaces verts, contenu dans le protocole d’accord et dans les lettres du RSSG, M. Kobler écrit:
– » Les habitations sont prêtes… (…) Les hôtels sont prêts… »
• Il présente la question de l’eau de telle manière qu’on croirait que le gouvernement irakien fournit 200 litres d’eau quotidiennement au résidents, il écrit: » le gouvernement irakien continu d’assurer 200 l d’eau par jour pour chaque personne dans le camp. Les observateurs de l’ONU rapporteront quotidiennement la question de l’approvisionnement d’eau. » Il élude intentionnellement le fait que les résidents doivent eux-mêmes, à un prix élevé et en passant des heures dans de longs files d’attente, sous une chaleur de 55°, transporter l’eau située à 12 km du camp, avec d’innombrables difficultés ».
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 31 juillet 2012