L’accord conclu cette nuit entre l’Iran et les cinq puissances nucléaires, membres permanents du conseil de sécurité doit être salué comme une avancée de stabilisation du Proche et du Moyen-Orient.
L’accord conclu cette nuit entre l’Iran et les cinq puissances nucléaires, membres permanents du conseil de sécurité doit être salué comme une avancée de stabilisation du proche et du Moyen-Orient.
Certes il n’a jamais été facile de parvenir à un accord avec l’Iran en raison de la multiplicité des intervenants à Téhéran et aussi en raison des surenchères verbales inadmissibles de l’ancien président Ahmadinejad à l’adresse d’Israël.
Mais faut il pour autant pousser ce grand pays dans une impasse économique et surtout politique alors qu’il est l’une clé dans la crise syrienne et un élément incontournable au proche et Moyen-Orient ?
Au risque de susciter l’ire de certains – tant le dossier confine à l’irrationnel – la bombe iranienne ne serait pas une menace en soit car l’atome rend sage, elle serait plus une bombe de statut de grande puissance dans une région où les puissance nucléaires ne sont pas rares, l’Inde, le Pakistan, la Chine, la Russie et Israël sont tous des Etats puissances nucléaires. Il est d’ailleurs possible que l’Iran veuille atteindre le seuil nucléaire sans aller au-delà.
Le danger n’est pas là, il est en revanche dans le risque de prolifération car d’autre pays seraient alors demandeurs comme la Turquie, l’Arabie Saoudite. Tout le problème réside dans cet enjeu qui de toute façon se reposera à intervalles réguliers car le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est un traité inégalitaire qui politiquement reste fragile face aux revendications des pays émergents.
Mais le cas iranien appelle d’autres commentaires, il n’est pas certain que les occidentaux par leur rigidité excessive aient saisi toutes les opportunités de négociation, l’idéologie néo conservatrice a mené la danse y compris en France.
Les sanctions économiques et surtout bancaires ont sans doute forcé Téhéran à prendre conscience des réalités, mais fallait-t-il pour autant interdire de nous mêmes à nos chercheurs et universitaires de se rendre en Iran, la connaissance de ce pays est capital pour nous !
Il n’est d’ailleurs pas certain que les sanctions n’aient pas plutôt renforcé le régime et le nationalisme iranien y compris dans la diaspora très conservatrice et anti mollah !
Notre intérêt est de dialoguer et de commercer avec l’Iran afin qu’il évolue, au demeurant l’Iran même aujourd’hui par certains aspects est plus démocratique que les pays du golf qui ne font guère de place aux femmes à la différence de Téhéran !
* Jacques Myard est député, Président du Cercle Nation et République