Un lecteur qui signe AF30 (ça vole haut) avance une idée (sévère) sur l’abstention.
Beaucoup a été dit sur le sujet : « Si le vote servait, ILS l’auraient interdit », « Elections, piège à cons », etc. Ainsi, le dégoût du politique, le désintérêt pour la chose publique, la flemme, l’amour immodéré du sport, l’oubli d’aller se faire inscrire à la mairie ou la perte de sa carte d’électeur (non obligatoire), sont des prétextes idéologiques qui ligotent les exploités (les plus nombreux) en laissant les exploiteurs se précipiter en masse dans les bureaux de vote.
Les jours d’élections, l’addition des voix des enfumeurs avertis et des enfumés hypnotisés fait élire des Macron sous l’œil désolé des opprimés militants, mais pas assez nombreux.
Et c’est là que le lecteur AF30 porte une cruelle estocade en prétendant que l’abstention est la manifestation « d’individus qui ont une si haute idée d’eux-mêmes qu’ils ne trouvent aucune proposition susceptible de correspondre à l’immensité de leur pureté ».
Méditez et dites à vos amis abstentionnistes qu’un poète a magnifiquement parlé d’eux et de ceux qui agissent (1).
Théophraste R.
Destructeur de pièges à électeurs en gilets jaunes et poseur de mines avenue Foch.
Aragon :
« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme
On sourira de nous d’avoir aimé la flamme
Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment
Et comme il est facile après coup de conclure
Contre la main brûlée en voyant sa brûlure
On sourira de nous pour notre dévouement
Quoi je me suis trompé cent mille fois de route
Vous chantez les vertus négatives du doute
Vous vantez les chemins que la prudence suit
Eh bien j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures
Je suis dans le fossé je compte mes blessures
Je n’arriverai pas jusqu’au bout de la nuit… ».
Le Grand Soir