Démentant tous les Cassandre des médias occidentaux, particulièrement ceux de l’Hexagone, le président Abdelmadjid Tebboune, malgré une conjoncture économique et sanitaire inattendue, caractérisée par la chute vertigineuse des prix pétroliers et par la pandémie Covid-19, s’est imposé en quelques mois comme l’homme de la situation aux yeux de l’écrasante majorité des Algériens. L’homme d’état qui fait ce qu’il avait promis lors de sa campagne présidentielle. Une qualité si rare chez les élites politiques, surtout en Occident, où les promesses n’engagent généralement que ceux qui les reçoivent, selon un adage français bien connu.
Abdelmadjid Tebboune qui a été triomphalement élu dès le premier tour, en décembre 2019, démentant encore une fois les sondages bidonnés qui le donnaient perdant, se présentait comme « le candidat du peuple ». Son programme électoral, composé de 54 engagements, avait séduit les électeurs et l’Algérie profonde, celle qui a manifesté pendant des mois pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel et l’instauration d’une nouvelle république sociale, juste et moderne. Un programme porté par un homme qui a fait montre d’un courage politique rare en déclarant, sitôt nommé Premier ministre en mai 2017, la guerre à la corruption qui gangrenait l’économie et l’État. Une guerre qui sera, provisoirement, gagnée par le puissant pouvoir de l’argent qui réussira à le faire limoger. Mais qui lui a permis, deux ans plus tard, de gagner les cœurs des électeurs et de prendre sa revanche.
Celui qui aimait se présenter comme « le candidat du peuple », ne pouvait qu’être à l’écoute de la contestation populaire – le Hirak – grâce à laquelle, souligne-t-il, « l’Algérie est sortie du piège dans lequel elle était enfermée ». Ses 54 engagements résument, tout en les transcendant, les revendications scandées par les millions de manifestants venus de tous les horizons politiques et sociaux. Le grand défi est comment les traduire en réalités tangibles compatibles avec l’esprit des lois ouvrant la voie à l’adoption d’un nouveau contrat social. Le président Tebboune, de par sa formation académique (Il est lauréat de la prestigieuse École supérieure de l’Administration), de par son expérience au service de l’État et de par son riche parcours d’homme politique de terrain, est bien placé pour relever ce défi : concilier l’esprit de la révolte populaire spontanée et les exigences de l’état de droit et l’esprit des lois et de l’ordre sans lesquels aucune vie démocratique, aucun contrat social ne sont possibles.
Cette attitude à la fois intellectuelle et pratique, il l’a brillamment résumée dans son discours lors de la réunion Gouvernement-Walis du 16 février dernier en rendant un hommage appuyé au « Hirak béni » qui incarne « la volonté invincible du peuple ».
« Il y a de cela une année, rappelle le président Tebboune, les citoyens et citoyennes sont sortis dans un Hirak béni pacifique, sous la protection de l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) pour revendiquer le changement et rejeter, pacifiquement, l’aventure qui a failli conduire à l’effondrement de l’État national et de ses piliers pour retomber dans la tragédie vécue lors des années 90 ». Et d’ajouter : « Je m’adresse directement au Hirak, que j’ai à maintes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d’amorcer un dialogue sérieux au service de l’Algérie et seulement l’Algérie ».
Le chantier constitutionnel
En fixant au 1er Novembre la date du référendum sur le projet de révision constitutionnelle, le chef de l’État honore l’un de ses premiers engagements de campagne, à savoir doter l’Algérie d’un nouveau texte fondamental ouvrant la voie à une nouvelle république ». En attendant que ces révisions soient incessamment rendues publiques et proposées au débat, dans les deux mois à venir, on en connaît déjà les grands contours.
Vingt jours après son investiture, le président avait nommé, le 8 janvier, un comité d’experts piloté par Ahmed Laraba chargé de récolter toutes les propositions sérieuses d’amendement. Un travail de consultation et de réflexion en profondeur qui a permis l’élaboration d’un projet cohérent basé sur les 2500 propositions, émanant de personnalités nationales, de leaders de partis politiques, de syndicats et de représentants de la société civile.
Un projet qui sera proposé par voie référendaire qui reprends les engagements pris, notamment la « séparation stricte » des pouvoirs, la consécration de « l’inviolabilité et l’immuabilité » de la limitation du mandat présidentiel à un seul « renouvelable une fois », la protection des droits et libertés des citoyens…
Comme le souligne à juste titre le professeur Laraba dans un entretien accordé à un quotidien algérien, « la Constitution n’est pas une plateforme de revendications. C’est d’abord une Loi fondamentale qui permet tout, en offrant des garanties, des droits et la limitation de l’exercice du pouvoir. » Il faut, dit-il, « désidéologiser la Constitution. Les partis ne doivent pas chercher de programmes dans cette mouture. Il n’y en a pas. C’est un texte dans lequel se retrouvent tous les acteurs. Le deuxième souci est de suivre les tendances mondiales, parce que nous ne vivons pas en vase clos. On a donc consolidé la partie relative aux traités. »
Le débat, qui sera tranché le 1er Novembre, promet donc d’être dense, riche et contradictoire. Une fois adopté, il permettra au président de se donner les moyens de mener à bien ses autres engagements. Le choix de la date est loin d’être fortuit pour un président qui se définit comme « novembriste ». C’est à la fois un engagement pour une nouvelle révolution constitutionnelle revendiquée par les marcheurs du 22 février, décrété « journée nationale », et un attachement irrévocable aux valeurs libératrices des héros de l’indépendance.
Gouverner autrement
Tout en s’attaquant en priorité à la mise en route du chantier de la révision constitutionnelle, Abdelmadjid Tebboune s’est employé, dès son investiture, à définir une nouvelle manière de gouverner et de rétablir les ponts entre l’administration et les citoyens désabusés. Les premiers jalons sur la voie de la réforme de l’État sont posés. Dans son discours inaugural de la réunion Gouvernement-Walis, le 13 août, il s’est attaqué frontalement aux « forces d’inertie», au «blocage volontaire de décisions», allant jusqu’à accuser ces forces de «complicité avec la bande» (l’ancienne équipe déchue)…
Le fait que c’est la deuxième réunion de ce genre qui se tient en quelques mois, au Palais des Nations, après celle tenue en février dernier, montre à quel point le nouveau président suit de très près les dossiers et ne se contente pas d’entendre de simples professions de foi de la part des représentants de l’État profond sans traduction dans les faits. L’heure des bilans et des comptes a sonné. Venu évaluer «l’application des orientations présidentielles sur le terrain», il constate, que le compte n’y est pas. «Certaines wilayas ont bien réagi, tandis que d’autres patinent», avertit-il, se montrant exigeant, voire menaçant à l’encontre de ces responsables locaux qui «agissent toujours avec la même mentalité d’avant» héritée de l’ancien pouvoir.
Il fustige, dans la foulée, ceux qu’il appelle «les forces d’inertie» qui «œuvrent contre la stabilité du pays». «Il y a des forces d’inertie qui œuvrent contre la stabilité du pays et espèrent toujours parvenir à une situation de chaos», lance-t-il.
Le limogeage de certains responsables de cette inertie, voire blocage délibéré «de décisions prises en Conseil des ministres», sera suivi de mesures disciplinaires.
L’un de ces dysfonctionnements de l’Administration, concerne le versement de la prime Covid-19 accordée au personnel médical et l’indemnité décidée au profit des familles démunies. «Pendant trois mois, cette prime n’a pas été versée. Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que c’est la contre-révolution ? Il y a des complicités à l’intérieur de l’administration. De toute façon, des enquêtes sont en cours pour savoir qui a fait quoi et qui bloque quoi», déclare-t-il.
S’adressant directement aux walis et aux responsables locaux qui justifie leur inaction par leur crainte d’être accusés de mauvaise gestion et d’être emprisonnés, il répond : «Servir le citoyen ne vous mènera pas à El Harrach (célèbre prison en banlieue algéroise où sont incarcérés les plus célèbres personnalités déchues de l’ancien régime). C’est le détournement des deniers publics qui est combattu». S’adressant directement aux walis présents, il les somme à « faire usage de leurs prérogatives pour solutionner les problèmes du citoyen. »
Dans la même intervention, il stigmatise le « cinéma » auquel s’adonne certains détenteurs du pouvoir. «Nous assistons à des pratiques révolues. Des responsables viennent devant les caméras pour faire croire qu’ils ont pris en charge les doléances des citoyens. Mais dès qu’il n’y a plus de projecteurs, ils abandonnent tout. C’est du cinéma. Il faut que ça cesse», fulmine-t-il. Et d’ajouter : «On ne peut pas gagner la confiance du citoyen en ne faisant rien.»
Ce style de gestion et de contrôle suivi des affaires de l’État trouve désormais grâce aux yeux des citoyens qui, après une longue période de lassitude et de défiance envers les pouvoirs passés, reprennent confiance et sentent qu’il y a désormais un pilote dans l’avion Algérie.
Les chantiers socio-économiques
Pendant les premiers huit mois de sa présidence, Abdelmadjid Tebboune, qui a hérité d’un bilan socio-économique peu enviable, était confronté à un double défi. Mettre en chantier son programme électoral d’un côté et gérer le pays au quotidien au moment où l’économie mondiale était frappée de plein fouet par le Covid-19 et la chute des prix pétroliers, d’un autre côté. Les résultats ont dépassé tous les pronostics. D’abord en limitant l’immense gabegie des importations sauvages qui ne servaient qu’à remplir les poches de certains affairistes sans foi, ni loi. Pour la première fois, les revenus de l’agriculture en Algérie dépassent ceux des hydrocarbures. « En dépit de la crise sanitaire mondiale et de la chute des cours de l’or noir, l’Algérie n’est pas à genoux. Nous pouvons encore tenir et l’impact de la crise n’est pas létal », assure le Président de la République Abdelmadjid Tebboune à l’ouverture des travaux de la conférence nationale sur la relance socio-économique. « Les recettes accumulées par l’agriculture sont pour la première fois supérieures à celles engrangées par les hydrocarbures.
Elles sont de l’ordre de 25 milliards de dollars pour l’agriculture alors qu’elles ne sont que de 23 milliards de dollars pour le pétrole ».
Plutôt que de s’adresser au Fond monétaire international (qui doit à l’Algérie la bagatelle somme de cinq milliards de dollars), que le président Tebboune exclue catégoriquement, l’Algérie se doit d’abord de revoir ses plans de développement, s’affranchir de sa dépendance des hydrocarbures, et « surtout arrêter les différents gaspillages, comme c’est le cas dans certains secteurs de l’importation ». Dans un entretien avec le site Point Afrique, pendant sa campagne, Tebboune a ainsi défini sa feuille de route : « l’application d’une nouvelle politique de développement hors hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale ». Et d’ajouter : « Je me suis beaucoup investi en tant que ministre de l’Habitat [2001-2002] pour la classe moyenne : c’est elle le socle de la paix sociale et de la stabilité, je veux continuer à la soutenir socioéconomiquement ».
Il a réitéré ces objectifs en les précisant lors de l’ouverture de la Conférence nationale sur la relance économique et sociale, affirmant l’engagement de l’État à accompagner les exportateurs et les investisseurs afin de diversifier l’économie nationale et la mettre sur la voie de la croissance durable.
Lors de cette réunion tripartite de deux jours, tenue au mois d’août, à laquelle participent le gouvernement et ses partenaires socio-économiques, le président Tebboune a annoncé une batterie de mesures à mettre en œuvre pour encourager les exportateurs et dynamiser les exportations algériennes hors-hydrocarbures.
Il a avancé que le pays visait à atteindre au moins 5 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures, dès l’année prochaine, grâce à des mesures incitatives en faveur des exportateurs, un objectif, « très faisable » d’autant, a-t-il ajouté que « la volonté politique est forte et la vision est claire ».
Parmi les mesures qu’il a citées, la création de couloirs verts dédiés à certains produits, la cession d’une bonne partie des recettes en devises au profit des exportateurs, l’amélioration de la relation avec le ministère des Finances et l’Administration fiscale en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger.
L’objectif escompté est de réduire, à partir des deux prochaines années, la dépendance financière aux hydrocarbures à 80% contre 98% actuellement, a-t-il soutenu.
Évoquant l’investissement, le président Tebboune a, encore fois, exprimé la volonté de l’État d’encourager les investisseurs créateurs d’emploi et de richesse.
I
l a même souligné qu’il n’y avait « aucune objection » à la création de banques privées et de compagnies privées de transport aérien et maritime de marchandises et de voyageurs, tout en appelant les investisseurs et les entreprises économiques à œuvrer à la réduction de la facture d’importation des services.
Revenant sur la situation financière globale du pays, il a estimé qu’elle était “difficile” mais « soutenable », avec des réserves de change de 57 milliards de dollars et 24 milliards de dollars de recettes pétrolières attendues en 2020.
D’autres atouts non encore développés : l’agriculture saharienne, le tourisme, et, surtout, l’ouverture sur le continent africain qui pourrait constituer un vaste marché pour les exportateurs algériens. L’intérêt que porte le président Tebboune au continent noir est sincère et réel. Ce n’est pas par hasard s’il a profité de sa participation au sommet africain à Addis-Abeba le 9 février dernier pour annoncer officiellement la création de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement. Dépendante directement de la Présidence et dirigée par le Dr. Mohamed Chafik Mesbah, politologue et grand commis de l’État, elle aura pour vocation de tisser des relations de coopération en direction de la diaspora algérienne à travers le monde, à l’international, et en particulier en direction de l’Afrique.
Renouveau de la politique étrangère
Le Hirak ayant éclipsé pour un an les dossiers prioritaires de la diplomatie algérienne, rendant la voix de l’Algérie presque inaudible sur la scène internationale, l’élection d’Abdelmadjid Tebboune a remis les pendules à l’heure. Lors d’un Conseil de ministres tenu le 5 janvier, le nouveau président réaffirme les lignes directrices de la politique étrangère. Non-ingérence dans ses affaires intérieures, rejet de toutes les politiques interventionnistes dans les affaires intérieures des États, « engagements en faveur de la paix et de la sécurité dans notre région et à travers le monde », rapporte l’agence officielle APS.
Intervenant lors de la réunion du Conseil des ministres, le Président de la République a déclaré que « l’Algérie ne doit aucunement dévier de ses devoirs de solidarité et de bon voisinage, qu’elle continuera à promouvoir à travers une coopération visant la réalisation d’une complémentarité régionale au mieux des intérêts de toutes les parties ».
Lors de cette réunion, le président Tebboune a réaffirmé les engagements en faveur de la paix et de la sécurité dans notre le « Maghreb arabe, l’Afrique et à travers le Monde », et réitéré le soutien constant de l’Algérie aux causes justes, notamment la cause palestinienne et la question du Sahara occidental.
La Libye, dossier prioritaire à la fois sécuritaire et géopolitique, a été le premier conflit traité par le président Tebboune qui n’a cessé d’affirmer son refus de toute ingérence étrangère, que seuls les pays voisins sont habilités à offrir leur assistance politique aux Libyens pour surmonter leurs divergences et la solution militaire est vouée à l’échec. A la conférence de Berlin, à laquelle le chef de l’État en personne a assisté, a officiellement adhéré à la vision algérienne, mais les calculs des uns et des autres acteurs extra-régionaux a conduit à l’échec de cette énième conférence sur la Libye. Mais face à l’impasse, et aux risques géopolitiques d’internationalisation et de somalisation d’un pays aux portes de l’Europe, les acteurs libyens semblent de nouveau regarder vers la feuille de route algérienne de sortie de crise.
A l’actif du président Tebboune, on ajoute sa spectaculaire dépassement des tensions avec la France, suite à l’instrumentalisation par certains médias français de certaines factions du Hirak considérée comme une tentative d’ingérence. Le président Macron, réalisant son erreur d’analyse et d’approche initiale vis-à-vis de la réalité algérienne, a fini par changer de prisme, acceptant de remettre à l’Algérie, les crânes des héros de la résistance à la colonisation et d’ouvrir une nouvelle page avec Alger. Au-delà de ce geste tant attendu, Paris, empêtrée dans le bourbier libyen et sahélien, cherchait à renouer avec Alger, dont la contribution au règlement pacifique de ces deux conflits est inestimable.
Alger, qui aurait dû accueillir en mars dernier le Sommet de la Ligue des États arabes avant que l’évolution de la pandémie du Covid-19 l’oblige à le reporter, reprend sa mission pacificatrice entre les frères ennemis et œuvre pour la fin des guerres en Syrie et au Yémen. Ayant de bonnes relations avec tous les belligérants arabes et régionaux, ses médiations sont réclamées par tous.
On notera enfin le sursaut de solidarité exprimé par l’Algérie envers la tragédie libanaise. Un geste qui est allé droit au cœur des Libanais dans leur souffrance nationale. Le président Tebboune, sitôt l’ampleur des destructions connues, a ordonné l’envoi immédiat d’un navire et de quatre avions d’assistance médicale et alimentaire vers Beyrouth.
A l’écoute du peuple
En huit mois de présidence, Abdelmadjid Tebboune a inauguré une nouvelle manière de présider, rompant la glace qui séparait jusqu’ici gouverneurs et gouvernés. Contesté par certains hirakistes au départ, il a vite été adoubé par la majorité d’entre eux ayant vu en lui un président proche d’eux, à l’écoute de leurs doléances, qui connaît leurs problèmes quotidiens et qui mobilise tous les moyens disponibles pour les surmonter. Mais aussi qui connaît leurs atouts, leur potentiel et croit en leur capacité de rebondir, comme ils l’ont fait un certain 1er Novembre 1954. Il a séduit par son parler-vrai, sa franchise, son ouverture d’esprit et les grandes ambitions qu’il nourrit pour l’Algérie.
Sa modestie, son comportement au quotidien comme enfant du peuple, se reflète dans son train personnel et familial. Le peuple a confiance en son président car il lui ressemble. Il est un enfant de ce peuple avec qui il partage tout.
En père de famille, il s’est investi dans l’éducation de ses enfants en leur inculquant les valeurs du patriotisme, de la modestie et du travail. Son accession à la magistrature suprême n’a eu aucune influence sur leur train de vie. Ils sont très estimés par leurs amis et leurs collègues.
Contrairement aux fakes news distillées ici et là par des réseaux sociaux malveillants en mal de scoop, les enfants du président ne font pas partie du microcosme des enfants gâtés de la Nomklatura. Ils sont tous des salariés, ils n’ont jamais eu ni entreprise ni commerce. Ils sont étrangers à ce monde. D’ailleurs pour ne pas gêner leur papa ses enfants ont arrêté momentanément de travailler pour couper l’herbe sous les pieds de ces pêcheurs en eau trouble.
En avril dernier, un changement sémantique notable a été opéré dans la correspondance grandiloquente entre la présidence et l’administration. Selon la journaliste Zeinab Filali, du site financiafrik.com, il a mis fin à l’usage de la formule « sur orientations et sur instructions du président de la république ». Tous les ministères et grandes directions ont été instruits de l’interdiction de cette formule qui consacre le culte de la personnalité.
Lors de sa prestation de serment en décembre dernier, le président avait déjà souhaité ne plus voir le terme « son excellence » précéder son nom et prénom. «Si je réussis, aidez-moi et encouragez-moi, et si j’ai failli corrigez-moi. Le culte de la personnalité est révolu dans l’Algérie nouvelle», avait-il déclaré.
Dernière mesure populaire à l’actif du président Tebboune, il vient de mettre fin à tous les interdits abusifs décidés par ses prédécesseurs. Il en est ainsi de la levée de l’interdiction aux citoyens de jouir des bienfaits des plages du club des pins. Une décision qui abat une barrière de plus entre gouvernants et gouvernés. Le président réformateur, était attendu de pied ferme sur ce volet. L’Algérie nouvelle ne peut plus s’encombrer du maintien de ce fief de la nomenklatura et de l’oligarchie prédatrice en l’état. Oui, le club des pins, ce bunker hautement protégé, incarnait aux yeux du peuple une citadelle à l’intérieur de laquelle se jouaient toutes les intrigues et de toutes les dérives morales et sociétales, où tout était permis pour les enfants gâtés d’un système pourri et pervers.
Dans l’Algérie de Tebboune qui se métamorphose à vue d’œil, rien ne sera plus jamais comme avant. Désormais, rien ne sera interdit aux enfants du peuple, y compris, le droit d’aller piquer une tête dans les plages libérées du club des pins.
Philippe Tourel