Tunisie Pour la cinquième fois depuis 1987, les Tunisiens ont élu leurs conseillers municipaux. Cette fois-ci, les jeunes ont pu voter à partir de 18 ans. Le scrutin s’est déroulé sans incident et a été remporté par le parti au pouvoir.
Les Tunisiens se sont rendus en masse aux urnes (83,47 % des inscrits), le 9 mai dernier, afin d’élire leurs conseils municipaux pour un mandat de cinq ans. Il s’agissait des cinquièmes élections de ce type en Tunisie depuis 1987 et l’accession à la présidence de la République du président Ben Ali.
Pas de réclamations
Pour la première fois, les Tunisiens âgés de 18 ans ont pu participer à ce genre de scrutin, qui a vu le renouvellement d’environ 4 500 personnels communaux, répartis dans 264 circonscriptions à travers le pays. Avec 3 105 000 inscrits, ce sont 227 000 Tunisiens de plus que lors des précédents scrutins qui se sont exprimés. Conformément aux souhaits du président Ben Ali, tout a été mis en œuvre afin que ce rendez-vous électoral, le premier après la présidentielle et les législatives de 2009, soit un succès pour la consécration du pluralisme participatif. Et cela, dans la conformité dictée par les normes internationales. Ainsi, l’État a pris en charge l’impression des bulletins de vote de tous les partis qui obtiendraient 3 % des voix pour être remboursés de leurs frais de campagne.
Le scrutin s’est déroulé sous le double contrôle de l’Observatoire national des élections municipales, dont la mission était de remettre un rapport au président de la République à l’issue des opérations, et d’observateurs étrangers (voir plus loin) présents sur le terrain. Leur tâche consistait à contrôler la bonne marche du vote, conformément aux dispositions du code électoral et aux normes internationales.
Sur les 492 listes déposées par la majorité, l’opposition et les indépendants ayant reçu un récépissé provisoire, 406 listes ont été retenues et ont obtenu le récépissé définitif. Quatre-vingt-six listes n’ont pas été agréées pour non-respect des formalités juridiques et administratives. Dix listes ont déposé un recours contentieux qui a été rejeté. Les élections se sont déroulées dans le calme, selon le ministère de l’Intérieur, qui n’a enregistré aucune réclamation.
Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) a obtenu 4 060 sièges, l’opposition et les indépendants 418, soit 9,33 %. Avec 90,33 %, le RCD démontre qu’« il se caractérise par une forte présence et par une légitimité historique », a affirmé avec justesse le ministre de l’Intérieur et du Développement local, Rafik Haj Kacem. Dommage pour l’opposition, à qui on avait pourtant offert un nouveau tremplin démocratique.