La guerre a des conséquences importantes auxquelles ont ne pense pas immédiatement : l’empiètement des troupes sur les territoires voisins.
Après l’afflux de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés libyens fuyant les combats, la Tunisie a subi ces derniers jours les premières retombées directes de la guerre en Libye. Tunis a en effet accusé les troupes régulières libyennes d’avoir violé son territoire lors des rudes batailles contre les insurgés pour le contrôle du poste-frontière de Dhiba-Ouazen.
Durant la semaine passée, ce point de passage a été conquis par les insurgés, repris par les troupes régulières jeudi 28 avril et reconquis depuis par les rebelles dans des batailles incertaines qui ont fait plusieurs dizaines de victimes. Selon Tunis, les troupes pro-Kadhafi, à la poursuite des insurgés, ont tiré des projectiles – des fusées Grad notamment – qui ont atteint le territoire tunisien.
Pour les insurgés, le poste de Dhiba-Ouazen est un objectif important. Il leur permet d’approvisionner les villes assiégées de Zouera, Zaouia et d’accéder aux villages de la chaîne occidentale pilonnés par les troupes libyennes.Tunis, qui veut rester à l’écart de ce conflit, d’ordre interne selon elle, risque ainsi d’être prise dans l’engrenage de la guerre, avec des conséquences imprévisibles sur sa propre situation intérieure encore fragile.