Barack Obama s’est joint à la déclaration de Nicolas Sarkozy et David Cameron, mais il n’augmentera pas l’effort de guerre américain.
En désaccord sur la nature et l'ampleur des opérations militaires en Libye, le Français Nicolas Sarkozy, le Britannique David Cameron et l’Américain Barack Obama ont affiché un objectif politique commun, non prévu par la résolution 1973 de l’ONU sur la protection des civils libyens : la chute de Kadhafi.
Dans une tribune commune signée dans quatre quotidiens internationaux, les trois dirigeants occidentaux estiment « impossible d’imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi », et avouent clairement, pour la première fois depuis le début des frappes aériennes, qu’il est « impensable que quelqu’un qui a voulu massacrer son peuple joue un rôle dans le futur gouvernement libyen ». Ils se rangent ainsi à la revendication du Conseil national de transition libyen (CNT), qui a rejeté toute négociation avec le « Guide » pour une solution politique du conflit.
Les trois dirigeants soulignent par ailleurs la nécessité de continuer les opérations militaires pour accélérer le départ de Kadhafi. « L’Otan et ses partenaires de la coalition doivent maintenir leurs opérations afin que la protection des civils soit maintenue et que la pression sur le régime s’accroisse ». Mais Washington a refusé une demande française de relever son niveau d’intervention après l’avoir abaissé en retirant l’essentiel de ses appareils – une cinquantaine — après les premières frappes aériennes. Les Etats-Unis se limiteront à des interventions ponctuelles, laissant à Paris et Londres l’essentiel de l’effort de guerre. L’Italie continue à hésiter pour aller plus avant dans son engagement, et l’Espagne a indiqué qu’elle n’ira pas plus loin dans le sien.
Les responsables de l’Otan, qui ont « endossé fermement » l’appel au colonel Kadhafi de se retirer du pouvoir, ont exigé pour leur part que « cessent immédiatement » les attaques contre les villes. Les troupes régulières doivent retourner dans leurs casernes, se retirer de toutes les villes qu’elles occupent ou assiègent comme Ajedabiya, Brega ou Misrata et les autres villes de l’ouest comme Zouara, Zaouia, ont-ils dit. Alors que le « Guide », hissé sur une voiture décapotable, a fait une sortie spectaculaire à Tripoli, en costume sombre et polo noir, coiffé d’un chapeau de brousse, sa fille Aicha Kadhafi, discrète depuis plusieurs semaines, a affirmé jeudi 14 avril au soir devant des centaines de jeunes partisans du régime que demander le départ de son père du pouvoir était une "insulte pour tous les Libyens". "Vous voulez tuer mon père sous prétexte de protéger les civils. Où sont ces civils? S'agit-il de ceux qui portent des mitraillettes, des RPG et des grenades?", a-t-elle lancé aux insurgés