Jacob Zuma a rencontré le colonel Kadhafi, qui a accepté la feuille de route de l’UA, mais le CNT refuse toute négociation avant que Kadhafi n’ait quitté le pouvoir.
Les médiateurs de l’Union Africaine (UA) ont quitté Benghazi sans obtenir l’accord du Conseil national de transition sur leur « feuille de route », prévoyant un cessez-le-feu et une négociations politique pour mettre fin au conflit armé qui les oppose au régime du colonel Kadhafi. Peu après les avoir reçus, le président du CNT Mustapha Abdel Jalil a récusé « la feuille de route » africaine qui, a-t-il dit, ne comporte pas le retrait du « Guide » du pouvoir et de ses enfants comme condition préalable à l’ouverture de négociations sur l’avenir du pays avec les insurgés.
« Toute solution qui ne prévoit pas au préalable le départ de Kadhafi est inacceptable par le peuple libyen, qui s’est soulevé pour obtenir son départ et mettre fin à son régime », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que le cessez-le-feu envisagé avec les forces régulières doit compter leur « retrait des villes » et leur cantonnement dans leurs casernes, ainsi que le « respect du droit des Libyens à manifester et à s’exprimer librement » et « la libération de plusieurs centaines de personnes portées disparues » depuis le début du soulèvement populaire mi-février.
La délégation africaine était présidée par le président mauritanien Mohammed Abdelaziz. Il remplaçait le Sud Africain Jacob Zuma, qui avait quitté Tripoli dès dimanche soir après une entrevue avec le colonel Kadhafi s’abstenant ainsi de participer aux entretiens de Benghazi avec les représentants du CNT.
Jacob Zuma a annoncé que le « Guide » libyen avait accepté la « feuille de route » africaine, qui prévoit, outre un cessez-le-feu, l’ouverture de couloirs humanitaires pour porte secours aux populations civiles assiégées et « l’ouverture d’un dialogue entre les parties libyennes » — qui n’ont pas été identifiées — en vue d’une transition.
La délégation devait faire escale à Alger en quittant Benghazi. Elle na pas indiqué s'il était prévue qu'elle retourne en Libye pour poursuivre sa médiation.
Par ailleurs, les membres du Groupe de contact sur la Libye, mis en place à Londres fin mars, doivent se réunir mercredi 13 avril au Qatar pour tenter d'ébaucher une solution politique à la crise, près de deux mois après le début de la révolte, en tenant compte des limites du mandat de l'Onu, qui ne prévoit pas d’intervention terrestre des coalisés.