« Aujourd’hui, ces mêmes malheurs qui nous ont frappés, se retrouvent dans les pays qui nous entourent.»
Tous les peuples autour de nous sont en grande souffrance. A l'est comme à l'ouest, au sud comme au nord. Après la Tunisie et la Libye, après le Sahel, après le Maroc, voilà maintenant l'Europe qui, avec la crise économique et financière qui n'arrête pas de s'étendre à travers le Vieux Continent, risque maintenant de voir carrément son union éclatée. Tout près de nous, l'Italie et l'Espagne sont fortement secouées. La France, qui faisait semblant de résister à la récession, se prépare au pire. Devant l'imminence de la disparition de l'Euro, le chef de l'Etat français tente de «coller» la catastrophe au Traité de Maastricht. Dans un discours tenu à Toulon, jeudi dernier, Nicolas Sarkozy a proposé une autre union européenne avec «un nouveau traité européen refondant et repensant toute l'organisation de l'Europe». Au-delà de ces manoeuvres politiques, la vie quotidienne des Français s'aggrave de jour en jour. Selon l'Institut français de la statistique et des études économiques (Insee), le moral des Français est au plus bas. Pas seulement, car la paupérisation conduit très souvent à des violences et des troubles. En une semaine des groupes armés de kalachnikovs ont attaqué d'autres Français à trois reprises dans la seule ville de Marseille. Au milieu de ce pourtour géographique fortement agité, l'Algérie déploie de grands efforts contre ces contrecoups. Pour poursuivre son programme de développement et ses réformes politiques sans perturbations. Ce calme au milieu de la tempête n'est pas le fruit du hasard. C'est le résultat d'une vision, d'une politique et des moyens mis en place qui ont permis le règlement des causes qui agitent aujourd'hui nos voisins. En fait, il s'agit de la mise en place d'une politique globale de règlement de la crise multiforme et sanglante qui s'était abattue sur nous durant toute la période des années 1990. Cessation de paiement, crise politique, terrorisme sont autant de malheurs que nous avons traversés dans l'indifférence planétaire. Aujourd'hui, ces mêmes malheurs qui nous ont frappés, se retrouvent dans les pays qui nous entourent. Avec nos seuls moyens, nous avons fait reculer le terrorisme en agissant sur trois axes essentiellement: adoption de la charte pour la Réconciliation nationale, lancement d'ambitieux programmes quinquennaux de développement et poursuite inlassable de la lutte contre les dernières poches du terrorisme. Ceci sur le plan intérieur. Le quatrième axe et non des moindres, aura été celui de la réappropriation de notre souveraineté nationale en recourant au remboursement de notre dette extérieure dès 2006. Il faut avouer que très peu de nos experts y voyaient, à l'époque, l'intérêt. Certains même ont été jusqu'à afficher leur opposition. Tous ces maux dont il ne reste plus, pour nous, que de mauvais souvenirs, affectent aujourd'hui les voisins qui nous entourent. Est-ce à dire que, pour les avoir déjà vécus et vaincus, nous serons épargnés à jamais de ces maux? L'immunité qui est valable en médecine ne l'est jamais en politique. La seule défense reste le renforcement et la consolidation, en permanence, de nos acquis, qu'ils soient politiques, économiques, sociaux ou culturels. Il n'y a pas de hasard, non plus. Si la situation actuelle de notre pays est enviable et enviée, cela est dû aux efforts fournis concomitamment sur le plan diplomatique, sécuritaire et économique, sans oublier le plan social caractérisé notamment par un renforcement inédit du pouvoir d'achat des Algériens. Il faut que tous les Algériens prennent conscience de leur bonheur, pour mieux l'apprécier et surtout mieux le défendre. En ne prêtant pas, au moins, le flanc aux chants de la sirène!
Zouhir MEBARKI (L’Expression)