Youcef Yousfi, ministre algérien de l’Energie et des Mines, expose sa stratégie
« Notre production énergétique provenant de sources renouvelables atteindra 22.000 mégawatts dont 10.000 seront destinés à l’exportation », a annoncé Youcef Yousfi aux membres du Conseil mondial de l’énergie
« Notre production énergétique provenant de sources renouvelables atteindra 22.000 mégawatts dont 10.000 seront destinés à l’exportation », a annoncé Youcef Yousfi aux membres du Conseil mondial de l’énergie
«Nous croyons fermement, qu’en dépit des difficultés qui ne manqueront pas de survenir, que la croissance, le développement de nos pays, ne peuvent être envisagés sans un investissement significatif dans les énergies renouvelables », c’est ce qu’a affirmé hier, notre ministre de l’énergie et des mines, M. Youcef Yousfi lors du discours d’ouverture des travaux de la journée algérienne de l’Energie. Cette manifestation, s’est tenue en marge de l’assemblée exécutive du Conseil mondial de l’énergie (CME), dont les travaux se déroulent depuis lundi, au Centre des Conventions d’Oran.?Devant un auditoire composé d’experts et de hauts responsables des compagnies pétro-gazières mondiales, dont le président du CME, M. Pierre Gadonneix, le ministre a mis en exergue le fait que la programmation des investissements est le meilleur moyen de « faire face aux défis d’avenir que représente la consommation énergétique mondiale ». Dans ce contexte il expliquera que l’investissement dans les domaines de la recherche et du développement technologiques « est devenu une nécessité impérieuse pour préserver les intérêts économiques, répondre aux besoins croissants des populations en matière d’énergie et de développement social et pour préserver également les équilibres climatiques ». S’adressant aux responsables du CME, le souhait de voir le Conseil mondial de l'Energie jouer pleinement son rôle dans l’incitation et l’encouragement des investissements lourds et à long terme dans le créneau des énergies renouvelables. De même que celui-ci devrait susciter selon lui, des débats et des analyses « sur les préoccupations de l’heure sur l’évolution des coûts d’accès à l’énergie par les populations dans le contexte de défis et de bouleversements dans lequel évolue le secteur ». Evoquant l’état de la politique de promotion des énergies renouvelables dans notre pays, M. Yousfi a rappelé que « l’Etat encourage l’investissement aussi bien dans les secteurs public que privé », annonçant, dans cet ordre d’idées, que l’Algérie escompte ramener la part de ces énergies à 40 %, d’ici 2030. « Notre production énergétique provenant de sources renouvelables atteindra 22.000 mégawatts dont 10.000 seront destinés à l’exportation », a-t-il affirmé.?Sonelgaz : un groupe qui s’investit dans le durable?Pour sa part, le PDG du groupe de production et de commercialisation de l’électricité, M.Nouredine Bouterfa, a évoqué lui, la nécessité de mettre en place des programmes appropriés pour aboutir à une «consommation responsable et rationnelle » de l’énergie. En sa qualité de président du Comité algérien de l’énergie, M. Bouterfa a indiqué que l’évolution de cette consommation, « exige une analyse des évolutions de la production et de la consommation des énergies dans le monde, ainsi que celles des capacités technologiques et des défis à relever dans les domaines climatique et environnemental ». ?Il a mis également en exergue l’importance d’une coopération internationale afin d’assurer selon lui, « un approvisionnement continu et de qualité ».?Il rappellera à cet effet, les efforts déployés par l’Algérie pour rationaliser la consommation énergétique et les performances enregistrés en matière d’approvisionnement des régions éloignées et sahariennes en énergie. Etayant ses dires, il précisera que le taux d’électrification des circonscriptions éloignées du Nord, a atteint les 98 % alors que 50 % de ces zones sont alimentées en gaz naturel.?Et à l’instar du ministre de l’Energie, il soulignera dans son discours, « les investissements importants consentis par l’Algérie pour développer le secteur des énergies renouvelables », signalant le fait que les pouvoirs publics s’attèlent « à moderniser les moyens et les technologies destinés à développer les énergies renouvelables, à renforcer les connaissances et à valoriser les ressources humaines activant dans ce secteur ».?Reste à signaler que plusieurs communications ont émaillé la journée d’hier sur des thèmes concernant la politique énergétique de l’Algérie, la compagnie Sonatrach, le développement du secteur de l’énergie en Algérie et son impact socio-économique, et bien sûr, le programme de développement des énergies renouvelables en Algérie.?Des délégations de plus de 40 pays participent aux travaux de l’assemblée exécutive du CME. Ces délégations représentent les comités nationaux de leurs pays respectifs, membres actifs de cette instance d’envergure mondiale.
Youcef Yousfi à propos de certaines rumeurs parues dans la presse :?« Aucune compagnie étrangère ne va quitter l’Algérie »
«Vous mélangez tout, aucune entreprise étrangère partenaire ne va quitter l’Algérie » c’est en ces termes que s’est adressé hier ,aux membres de la presse, le ministre de l’énergie et des mines M. Youcef Yousfi, Interpellé sur la question en marge de la tenue de la « Journée énergie sur l'Algérie », pour confirmer des informations parues dans la presse selon lesquelles des compagnies pétrolières auraient décidé de quitter l’Algérie, le ministre de l’Energie a été catégorique : « Ce sont des allégations totalement mensongères ». Ces « allégations » émises par certains titres de la presse étrangère spécialisée, concernent la publication d’informations selon lesquelles, des socités britanniques comptaient quitter l’Algérie fin décembre prochain, après l'échec des négociations avec le groupe Sonatrach sur l’exloitation de certains gisements Allant plus loin, Yousfi dira qu’au contraire, « il y a de nouvelles compagnies qui arrivent et nous travaillons en parfaite harmonie avec les entreprises qui opèrent déjà en Algérie ». ?A. Z.
Noureddine Bouterfa, PDG de Sonelgaz 😕 « L’Algérie ne s’est pas désengagée du projet Desertec »
«Le projet nous intéresse toujours et nous sommes même en discussions avec les différents partenaires de cette initiative », telle est la réponse du PDG de la compagnie nationale de production et de commercialisation à propos d’électricité du fameux projet de production de l’énergie à partir du solaire Desertec. S’exprimant lors d’un point de presse organisé conjointement avec M. Pierre Gadonneix, président du Conseil mondial de l’énergie, M. Boutarfa a précisé que Desertec est un projet de promotion des énergies alternatives, « et non pas un projet commercial ». Aussi, comme il le dira, « Desertec est un projet de promotion et de soutien au développement des énergies renouvelables?», signalant par ailleurs, le fait que le groupe qu'il dirige a été mandaté par les pouvoirs publics, pour la mise en œuvre pratique de ses nombreux aspects, tant techniques que matériels» le PDG du groupe expliquera dans ce contexte que les choses n’ont pas stagné, mais qu’elles ont seulement pris du temps, « l’Algérie négocie actuellement la conclusion d’une convention avec la société Desertec qui va fixer les conditions de développement de ce méga projet, et c’est une chose qui prend beaucoup de temps » a-t-il dit. La signature de cette convention « va fixer les axes d’études communes favorisant l’émergence du renouvelable », a précisé M. Bouterfa; D’un coût total de 400 milliards d’euros, le projet ambitionne de couvrir d’ici à 2050, les besoins en électricité du Proche-Orient, et de l’Afrique du Nord ainsi que la fourniture de 15 % de la consommation de l’Europe. Le projet repose sur le principe que chaque kilomètre carré de désert reçoit annuellement une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de pétrole.?A.Z
M. Pierre Godonneix, président du CME?« Les politiques énergétiques doivent inclure le volet environnemental »
«La croissance de la consommation ne doit pas être le seul objectif des politiques énergétiques mais on doit aussi se préoccuper de la protection de l’environnement et notamment du réchauffement climatique et aussi, de faire en sorte, qu'il y ait un accès pour tous à l’énergie notamment pour les populations les plus démunies ». M. Pierre Godonneix, président du comité mondial de l’énergie qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale a déclaré, que l’année en cours a enregistré des évènements préoccupants notamment en matière de sécurité dans le domaine pétrolier mais également de nouvelles découvertes et des réserves gazières aux Etats-Unis à partir, du schiste, et en Algérie mais que, par conséquent, Il faudra, à long terme, trouver de nouvelles ressources, à travers, les énergies renouvelables sachant qu'à l’horizon 2050, la consommation aura doublé dans le monde, et que 90 % de cette croissance de la consommation concernera les pays émergents d'où l’impératif « de trouver d'autres relais aux énergies conventionnelles », a affirmé l'invité de la rédaction. Les ressources existent, rassure-t’il, mais les politiques doivent se préoccuper de développer de nouvelles technologies et de la diversification des sources d'énergie pour assurer, à la fois, la sécurité de l'approvisionnement, la protection de l’environnement et l’accès de tous à l'énergie. A propos de l'équilibre entre producteurs et consommateurs de l’énergie, le président du CME dira qu'il faudra effectivement rechercher cet équilibre et qu'il faudra, en tout état de cause, « s'attendre à des politiques énergétiques adaptées à chaque pays. Néanmoins, ajoutera t-il, il y va des intérêts communs entre ces pays et des questions qu'il faudra discuter » dans un cadre notamment en ce qui concerne la question environnementale. « Le Conseil mondial de l'énergie œuvre dans ce sens et nous pensons qu’il faudra instituer, au niveau mondial, des règles de sécurité acceptées de tous ». Pour le nucléaire, il fera savoir qu'entre 60 à 70 centrales nucléaires sont en construction de par le monde, principalement en Asie dont la Chine, la Corée, l'Inde et la Russie et que ce programme continuera d'occuper une part importante dans la production d'énergie en Europe. S'agissant de la sécurité des installations, il répondra que la question est mondiale ce qui implique une concertation à ce niveau pour voir comment faire évoluer et faire admettre de tous, les règles de sécurité. Dans le même ordre d'idées, Il dira que le nucléaire continuera de constituer une solution pour l'énergie pour certains pays comme la Chine dont la croissance de la consommation évolue de 15 % chaque année. Dans le même ordre d'idées, il a affirmé, que pour le cas de notre pays, les énergies fossiles sont des ressources limitées et que le pays devra penser à son avenir dès à présent. « l'Algérie a cette chance de disposer d'atouts notamment le potentiel solaire, et il est opportun qu'elle entame le développement de son programme des renouvelables d'autant plus que ses besoins en énergie sont croissants. Quant à l'avenir du gaz dont notre pays est un producteur et exportateur potentiel, il affirmera que pour beaucoup d'opérateurs, le gaz est perçu comme étant l'énergie de la transition car c'est une énergie fossile qui a le moins d'émanations carboniques et qui permet une diversification économique contrairement au pétrole. En fait, à long terme, il y aura trois préoccupations dans les politiques énergétiques à savoir, l'économie d'énergie, un levier très important, les énergies renouvelables et le nucléaire. Concernant les cours du pétrole, il préconise en tant qu'énergéticien, une envolée des prix sur les marchés mondiaux à long terme car on va vers des sources d'énergie, de plus en plus, difficile d'accès et des règles de protection de l’environnement et de sécurité plus contraignantes ce qui influera sur les prix de l'énergie. Toutefois, cette volatilité, à court terme, ne remet pas en cause l'objectif de long terme.?