Alors que les Français ont pilonné sans relâche la Libye sans se préoccuper des civils, ils s’intéressent aujourd’hui aux violations des droits de l’homme.
La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, votée en mars dernier, instituait une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et autorisait le recours à la force et « toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu. » ON sait comment La France et ses alliés, l’ont utilisée pour bombarder massivement la Libye, sans distinction, tuant des centaines de civils. Pour ce faire, la France, particulièrement, a violé la zone d’exclusion aérienne. Quant à la sécurité des civils, elle n’a jamais été prioritaire dans les intentions de l’Elysée. C’est donc avec un certain cynisme qu’aujourd’hui, Nicolas Sarkozy a envoyé son ambassadeur chargé des Droits de l’Homme, François Zimeray pour constater « diverses violations ». Il a, selon certaines sources diplomatiques rapportées par l’AFP, séjourné du 24 au 27 octobre à Tripoli. Qu’a-t-il vu ? Des mineurs, plus d’une centaine, incarcérés avec des adultes, d’innombrables cas de détention arbitraire, des traces de torture – chocs électriques, notamment. Il existerait une quarantaine de centres de détention en Libye, non officiels et non visités par le Comité international de la Croix-Rouge. 2500 personnes auraient été arrêtées depuis septembre, à Tripoli, après la prise de la ville par les rebelles. Rien dans la détention des prisonniers, n’est légal au regard des Conventions internationales. La situation des réfugiés et des déplacés, également dans une totale illégalité, le sort des Libyens d’origine africains ou des immigrés africains, notamment celui des Somaliens sont « préoccupants », selon plusieurs récits « précis et concordants » recueillis par François Zimeray. 700 Somaliens seraient menacés d’être expulsés d’un camp de regroupement, certains sont morts de faim. Selon l’ONU, il y aurait en Libye plus de 160 000 réfugiés ou déplacés. L’ambassadeur français a, également, noté des cas d’exécutions sommaires et les effets de la dissémination de petites armes et de mines anti-personnel (dont la France est productrice, par ailleurs). « Il ne s’agit pas pour la France de donner des leçons mais d’exprimer notre vigilance, une vigilance amicale et exigeante », aurait déclaré une source diplomatique française à l’AFP. Quant à François Zimeray, il a proposé la coopération de la France en vue de l’établissement d’un État de droit, par la formation d’avocats, de magistrats, de journalistes, de gendarmes, de policiers et de personnels pénitentiaires. Les victimes de la barbarie des rebelles anti-Kadhafi devront attendre !…