Le procès a repris, mais les véritables instigateurs de l’attentat courent toujours.
Le 28 avril dernier, un attentat à Marrakech faisait dix-sept morts, dont plus de la moitié de nationalité française. Le procès des neuf suspects a repris au tribunal de Salé, près de Rabat, le 22 septembre, en présence des accusés, dont le principal suspect, Adil al-Atmani. Une vingtaine de membres des familles des victimes, notamment françaises, sont arrivés tôt devant le tribunal en brandissant des portraits de leurs proches décédés. « La justice française nous a complètement oubliés et elle ne s’est même pas portée partie civile », a affirmé Nadine Asnar, mère de l’une des victimes. « Nos proches sont innocents, la vérité est ailleurs », « Tout ça c’est du théâtre », lisait-on sur des pancartes tenues par les familles des suspects.
Première surprise : Adil el-Atmani a nié en bloc toute responsabilité dans l’attentat Selon lui, les aveux circonstanciés, très précis, qui figurent à la procédure lui ont été extorqués. « On m’a donné des documents à signer en me menaçant, j’ai signé sans lire. »
Si les services de sécurité marocains ont vite arrêté les présumés auteurs, les vrais instigateurs courent toujours. Al-Qaïda au Maghreb islamique a nié toute implication dans le massacre. S’agissait-il d’une vengeance des réseaux dormants de Kadhafi contre la France, qui a pris la tête de la croisade contre son régime ? L’hypothèse a été avancée mais jamais prouvée. En attendant, on peut parier que les lampistes vont être condamnés pour l’exemple. Pendant ce temps, un autre procès de terrorisme se poursuivait, celui d’Amghala, alors qu’une nouvelle cellule terroriste proche d’Al-Qaïda était débusquée.