La vérité sur le bateau transportant des armes pour la Libye via un port algérien
Les Etats-Unis, sur la base d’une rumeur fantaisiste faisant état d’un transit d’un bateau chargé d’armes par le port algérien de Djen-Djen avec comme destination finale, via la frontière terrestre algéro-libyenne, le gouvernement légal libyen, soumis à embargo international, ont vite annoncé avoir lancé une enquête sur cette affaire. Par contre, les informations publiées par la presse internationale, dont le Monde, sur l’affrètement par des hommes d’affaires libyens basés en Europe et opérant depuis l’île tunisienne de Jerba, d’armes à destination des rebelles, sous le regard approbateur de l’Otan, n’avaient suscité aucune réaction de la part des chancelleries occidentales, dont Washington !
Ainsi, suite à cette rumeur, le Département d’Etat américain a annoncé le plus sérieusement du monde, que les États?unis ont lancé une enquête sur le cas d’un bateau transportant des armes pour les partisans du leader libyen qui aurait été autorisé à amarrer en Algérie. « Nous avons entendu (sic !) qu’un bateau transportant des armes pour le régime de Kadhafi avait récemment été autorisé à amarrer en Algérie et que ces armes sont actuellement transportées par voie terrestre vers la Libye », a déclaré ce responsable américain à Reuters.
« L’administration américaine est en train de travailler à vérifier ces affirmations, qui viennent juste de nous parvenir. Si elles étaient vraies, cela constituerait une violation des résolutions 1970 et 1973 du conseil de sécurité de l’ONU »,a?t?il ajouté. Les États?Unis ont de plus demandé aux autorités algériennes si elles sont au courant de cette cargaison et de l’intercepter le cas échéant avant qu’elle ne parvienne en Libye.
La réponse algérienne n’a pas tardé via son porte-parole, Amar Bilani, à réagir : « Je démens catégoriquement ces informations infondées», a-t-il dit à la presse algérienne le samedi 23 juillet. «Les auteurs de ces accusations sont toujours les mêmes, c'est-à-dire les représentants d’une certaine frange au sein de l’opposition libyenne qui ne reculent devant aucune turpitude ou manœuvre perfide de désinformation», a-t-il poursuivi.
Et de dévoiler qu’une telle campagne de désinformation vise à mettre la pression sur la diplomatie algérienne. «Ces manoeuvres visent, essentiellement, je dois le préciser, à mettre la pression diplomatique sur notre pays», a-t-il précisé. M. Belani a tenu à préciser que l’Algérie a toujours respecté les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. «Comme nous l’avions affirmé, de manière réitérée, claire et déterminée, l’Algérie est connue pour être un membre responsable de la communauté internationale et à ce titre, elle se conforme scrupuleusement à toutes les dispositions des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité».
Le porte-parole des Affaires étrangères a rappelé, par la même occasion, que l’Algérie était un des rares «pays à avoir réagi, officiellement, par voie de communiqué du ministère des Affaires étrangères a l’adoption de ces résolutions prises dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies et donc opposables à tous les Etats membres, pour souligner solennellement qu’elle en prenait acte et qu’elle s’y conformerait pleinement.»
La position algérienne sur la guerre civile libyenne n’a pas changé d’un iota depuis le début. Elle a toujours prôné un règlement entre Libyens, sans ingérence étrangère. Elle a également refusé de reconnaître le CNT comme représentant légitime de la Libye, comme l’ont fait hâtivement une trentaine de pays membres de l’Otan et du Conseil de coopération du Golfe (Qatar, Emirats arabes unis, Koweït). Cette position est conforme à la légalité internationale, aux résolutions de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes.