Lu dans l’Expression (Alger)
Comment éviter l´affrontement direct avec le Conseil national de transition libyen (CNT) qui s´échine à démontrer que l´Algérie a envoyé des mercenaires en Libye pour soutenir le régime de Kaddafi? Voilà une question aux accents pacifiques et aux relents de naïveté, tant elle porte en elle-même, et à long terme, le risque que les canons grondent entre Alger et ce qui sortira de l´actuelle crise libyenne. Faut-il continuer à adopter cette mollesse diplomatique ou réagir de la manière la plus ferme à la mesure de l´accusation maintenant que la communauté internationale a dit son mot sur cette accusation? A commencer d´abord, par le commandant du Commandement des Etats-Unis pour l´Afrique (Africom), le général de corps d´armée Carter F. Ham qui a affirmé, au tout début de ce mois de juin à Alger, qu´il n´existait pas de mercenaires envoyés par l´Algérie en Libye. «Je n´ai rien vu d´officiel ou de rapport qui fasse état d´envoi par l´Algérie de mercenaires en Libye», a déclaré M.Ham, lors d´une conférence de presse organisée à l´ambassade des Etats-Unis. Au lendemain de cette déclaration, un des trois porte-parole du Foreign Office (ministère britannique des Affaires étrangères) confirme lui aussi qu´«il n´y a aucune indication qui permette d´affirmer que le gouvernement algérien est en train de faciliter l´entrée de mercenaires en Libye». Le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, a démenti, jeudi dernier à Alger, toute implication de l´Algérie dans l´acheminement de mercenaires en Libye, qualifiant d´ «infondée» ce genre d´accusation. Avant lui c´était l´ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger qui a rappelé que l´accusation du CNT libyen est infondée.?A ceux-là, il faut ajouter les propos d´experts internationaux dont ceux travaillant, notamment pour le Centre international de recherche et d´études sur le terrorisme et d´aide aux victimes du terrorisme et du Centre français de recherche sur le renseignement. Catégoriques, ils ont affirmé que les assertions sur l´envoi supposé par l´Algérie de mercenaires en Libye pour soutenir le régime de Kaddafi étaient «infondées». Mais qui est donc ce Conseil national de transition? Est-il aussi puissant au point d´ignorer et de rester sourd aux démentis formels des plus puissants de ce monde, à savoir les Etats-Unis d´Amérique, la Grande-Bretagne et la France? Nous ne sommes ni face à Frankenstein des temps modernes, ni dans le cas d´une désobéissance aux chefs. C´est à peine l´expression des caprices d´un croupion qui ne servira plus une fois la symphonie belliqueuse terminée. Mais entre-temps, il fait des dégâts. Des cordes risquent de rompre sur les 900 km de frontière que nous partageons avec ce que nous appelons à l´heure actuelle la Libye. Que faut-il faire pour éviter l´affrontement, c´est-à-dire apaiser une distance de 900 km de frontière? Les pragmatiques ne badinent pas. Ils affirment qu´il faut s´y préparer. Il faut donner sa chance au dialogue, conseillent les optimistes. Quant aux pessimistes, il n´y a pas de doute: l´affrontement est inévitable. Un sérieux problème ce CNT.