Un accord entre le régime libyen et la Grèce pour utiliser à des fins humanitaires des milliards de dollars gelés à l’étranger aurait été bloqué par le gouvernement français.
Selon le journal britannique The Independent, le régime libyen a négocié un accord secret avec la Grèce pour utiliser 20 milliards de dollars gelés à l’étranger, à des fins humanitaires devant bénéficier aux deux parties en conflit. Les négociations se sont déroulées à Tripoli entre un ancien diplomate grec proche de l’ancien Premier ministre George Papandreou et des membres du régime dont le Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi. L’accord n’aurait pas été signé à cause d’une intervention du gouvernement français aux Grecs les avertissant qu’une telle démarche donnerait une légitimité à Kadhafi et serait contraire à la stratégie d’isolement suivie par la coalition occidentale. Cet accord est considéré par les deux parties comme un premier pas vers un cessez-le-feu dont les Occidentaux ne veulent pas, particulièrement la France soutenu par son allié arabe, le Qatar. L’accord stipule que la Libye et la Grèce « ont décidé de mettre en place d’urgence une opération humanitaire répondant au besoin impératif d’aider tous les citoyens libyens et d’autres nationalités vivant en Libye qui en ont besoin et sur un même pied d’égalité selon des critères humanitaires internationaux. » La crise que traverse la Grèce ne lui permet pas de s’opposer à la volonté de la France dont le chantage à la dette est « implicite » à sa démarche, selon un diplomate occidental. Aux États-Unis, des représentants républicains et démocrates au Congrès américain sont intervenus fortement auprès de Barack Obama pour qu’il accepte que les avoirs libyens gelés soient utilisés dans le cadre humanitaire. Le président américain fait actuellement face à des critiques de plus en plus nombreuses pour son soutien à la guerre en Libye. De son côté, le « Groupe libyen de contact » réuni à Abu Dhabi, a remis un milliard de dollars d’ « aide » aux représentants du Conseil national provisoire.