L’ancien président tunisien déchu réfute en bloc tous les chefs d’accusation qui ont été retenu contre lui.
Par le biais de son avocat, le Français Jean-Yves le Borgne, l’ex-président tunisien Zine El Abidine ben Ali s’est exprimé lundi 6 juin au sujet de son jugement à Tunis. Ben Ali qualifie de mascarade ce procès et condamne les perquisitions menées dans son bureau et son domicile.
L’ex-président n’a pas manqué de déclarer qu’il est victime d’accusations mensongères visant à le discréditer. "Lassé (du) rôle de bouc émissaire reposant sur des mensonges et sur l'injustice, le président Ben Ali sort exceptionnellement de sa réserve", écrit Me Le Borgne dans un communiqué. Selon lui, "les perquisitions effectuées dans ses bureaux officiels et personnels ne sont que des mises en scène destinées à le discréditer" et "le procès que la Tunisie instruit à son encontre n'est qu'une mascarade dont le seul sens est d'illustrer une rupture symbolique avec le passé". M. Ben Ali, qui a passé 23 ans au pouvoir, a dû fuir son pays le 14 janvier dernier après près d'un mois de contestation populaire réprimée dans le sang. Il avait trouvé refuge à Jeddah, en Arabie saoudite, où il a été victime d'un accident vasculaire cérébral à la mi-février. Il affirme également par le biais de son avocat "qu'il ne possède ni biens immobiliers ni avoirs bancaires en France, non plus que dans un autre pays étranger". Le ministère tunisien de la Justice a annoncé la semaine dernière que le président déchu et son épouse, Leila Trabelsi, seraient jugés par contumace "dans les jours ou les semaines à venir" pour deux premières affaires. La première porte sur "la découverte d'armes et de drogues dans le palais présidentiel de Carthage", la deuxième sur 27 millions de dollars en liquide découverts en février dernier dans un palais dans la banlieue de Tunis. L’avocat de Ben Ali a déclaré que son client se réserve le droit de poursuivre en justice n’importe quel individu ou institution qui pourrait nuire à sa personne ou à sa famille.