Mobiliser les militants et contenir la crise qui secoue le Front de libération nationale (FLN) sont les deux objectifs, à court terme, du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.
A une année des élections législatives et locales, le Front de libération nationale (FLN), majoritaire dans les institutions, affine son plan de bataille. Dans un discours ce samedi 4 mai à l’ouverture des travaux du Conseil national du parti, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, a appelé ses militants à se mobiliser et à dépasser « les luttes marginales ». « Il est nécessaire d'entamer à partir de cette session, un travail à tous les niveaux : organisationnel, politique et médiatique », a affirmé Belkhadem.
Confronté à des contestations dans certaines Kasmas et Mouhafadhas et à un mouvement de redressement conduit par des cadres du parti et des ministres du gouvernement, Belkhadem entend, à travers la session du Comité central, mobiliser ses troupes et contenir la crise qui secoue son parti. Il a souligné dans ce contexte que « le comité central demeure l'instance légitime et souveraine dans la prise de décision qui préserve la force et l'intérêt du parti et protège l'unité de ses militants ». « L'objectif de la session est de recenser les potentialités et traiter les points faibles du parti en exploitant tous les moyens de communication avec les citoyens, outre l'action sur le terrain qui sera basée sur une nouvelle méthode dans le discours politique », a?t?il insisté.
A ce titre, une instance spéciale chargée de mettre au point « une stratégie globale » et « l’exécution de la feuille de route stratégique de préparation » en perspectives des prochaines échéances électorales a été installée. Concernant la présence des femmes, tout en reconnaissant les pesanteurs du conservatisme dans certaines régions du pays, il a proposé de puiser dans les associations et autres organisations estudiantines.
Inquiétudes sur la Libye
Abdelaziz Belkhadem s’est en outre exprimé sur la situation en Libye. Le secrétaire général du FLN, également ministre d’État et représentant personnel du président de la République, a dit craindre « que ce qui se passe en Libye soit un épisode d'une longue série qui a commencé au Soudan et que seuls les auteurs de ce plan horrible savent où elle s'arrêtera ». Il a également dénoncé samedi l'ingérence étrangère dans ce pays. « Nous refusons l'ingérence étrangère et estimons que les mesures adoptées à ce jour ne vont pas dans (le) sens » d'une solution qui respecte la volonté des Libyens. A la fin de la semaine dernière, le CNT libyen, via une lettre transmise au premier ministre israélien, s’est dit favorable à l’établissement de relations diplomatiques avec l’État hébreu. Depuis ce samedi, les hélicoptères de l’Otan sont entrés en action contre les troupes de Kadhafi.
Abdelaziz Belkhadem s’est également interrogé sur les objectifs que vise l’invitation du Maroc par le conseil de coopération du golfe. « Il se pourrait que l'invitation surprenante et étrange lancée par le Conseil de coopération du Golf en direction de nos frères au Maroc, ne soit qu'un autre épisode qui vise à inciter l'Algérie à regarder dans le sens inverse et à négliger ce qui se passe sur ses frontières Est. Cependant les Algériens n'oublieront jamais leurs frères Libyens avec qui nous partageons le voisinage, la religion et l'Histoire », a?t?il dit.
A l’issue du discours, les membres du CC ont écouté les rapports des groupes de travail chargés de formuler des propositions d’amendements de la Constitution et des autres lois. Ces propositions devront être enrichies avant d’êtres avalisées lundi pour être présentées jeudi prochain par Belkhadem devant la commission de Consultation.