Tandis que le chef d’état-major de l’armée britannique demande l’intensification des bombardement, des constitutionnalistes français planchent, avec le CNT, sur un projet de Loi fondamentale.
Le chef du gouvernement libyen, Baghdadi Mahmoudi, a proposé dimanche 15 mai d’échanger un cessez-le-feu contre l’arrêt des frappes de l'Otan, lors d’un entretien avec l'envoyé spécial de l'ONU, l’ancien ministre jordanien des Affaires étrangères Adbel-Elah al-Khatib.
Trois mois après le début du soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi, M. Mahmoudi a par ailleurs dénoncé les "abus et violations" commis par l'Otan, s’élevant notamment contre les "assassinats politiques, le siège maritime injuste, le bombardement de sites civils et la destruction de l'infrastructure".
L'envoyé spécial de l'ONU avait été reçu auparavant par le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Al-Obeidi, qui avait dénoncé une «tentative d'assassinat » du colonel Kadhafi dont la résidence de Bab Al-Aziziya a été bombardée à plusieurs reprises depuis quelques semaines.
Depuis le début de la révolte, le 15 février dernier, les violences ont fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), et poussé près de 750 000 personnes à fuir, d'après l'ONU.
Dimanche 15 mai, plusieurs explosions ont secoué l'est de la capitale libyenne, cible quasi quotidienne des frappes de l'Otan. Celle-ci a indiqué avoir touché deux véhicules de l'infanterie et un véhicule blindé sur Tripoli, deux lances roquettes dans la zone de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), deux véhicules de l'infanterie près de Zenten (ouest) et un site de stockage de munitions à Al-Qaryat (200 km au sud de Tripoli) et confirmé avoir attaqué, dans la ville de Zouara, « des équipements militaires utilisés par les forces de Kadhafi pour viser des civils ».
Le chef d'état-major de l'armée britannique, le général David Richards, a demandé une intensification des bombardements aériens de l'Otan, dans un entretien publié par le Sunday Telegraph. « L'étau se resserre sur Kadhafi, mais nous avons besoin d'augmenter la pression au travers d'une action militaire plus intense », a affirmé le général, en réclamant un "élargissement des cibles" retenues par l'Otan.
Selon Jalal Al-Gallal, porte-parole du Conseil national de transition, un groupe d'experts, avec la collaboration de constitutionnalistes français, planche sur un projet de Constitution. « L'idéal serait qu'une fois que Kadhafi aura cédé le pouvoir, il y ait une période de huit mois environ de consultation, parce que les gens de Tripoli, la capitale, doivent examiner le projet, et ensuite un référendum".