La prise de Misrata par le CNT constitue un tournant, selon lui, dans la guerre. Les diplomates sont aussi à l’oeuvre pour trouver une solution.
Les insurgés se sont emparé de l'aéroport de Misrata (ouest) et contrôlent désormais cette ville-clé, adossée à la mer, après bientôt trois mois d’une bataille acharnée qui a fait plusieurs centaines de morts et de blessés dans les deux camps et d’importants dégâts matériels. Cette victoire a été fêtée comme un tournant important par les rebelles.
Pendant plusieurs heures, les troupes régulières avaient tiré une quarantaine de roquettes de fabrication soviétique Grad et des dizaines d'obus sur Misrata, mais dès que les rebelles ont pris l'aéroport au sud de la ville, les tirs ont cessé. Misrata située à 200 km à l'est de Tripoli, semble désormais hors de portée des pro-kadhafi.
Selon Salah Badi, responsable de l'offensive rebelle, les forces régulières sont en train de regrouper à Zliten, à une cinquantaine de km à l'ouest de Misrata sur la route côtière. Les rebelles envisagent pour leur part de concentrer leurs forces sur cette route avec l'ambition de marcher sur Tripoli.
Des combats se déroulent aussi dans les montagnes de Nafoussa près de Zenten, notamment.
Dans la nuit de mercredi 11 à jeudi 12 mai, quatre explosions ont été entendues à Tripoli, dans la zone de Bab al-Aziziya, où se trouve le complexe résidentiel du colonel Mouammar Kadhafi.
Plus tôt dans la soirée, la télévision d'Etat avait diffusé des images du colonel lors d'une réunion, les premières depuis le 30 avril lorsqu'une frappe aérienne de l'Otan – qualifiée par le régime libyen de tentative de l'assassiner – avait détruit la maison de l'un de ses fils, Seïf al-Arab, tué dans l'attaque avec trois petits-enfants du colonel. Dans la journée, une dizaine de missiles ont touché la capitale après un survol intense du secteur par des avions. Ils ont visé notamment la région de Tajoura.
Le Qatar a abrité une réunion de représentants de 25 villes libyennes sous contrôle des forces gouvernementales, qui ont affirmé que Tripoli n'était plus épargnée par la contestation. « Chaque jour, de violents affrontements s'y produisent », a assuré Mahmoud al-Warfalli, un porte-parole du Conseil national de transition (CNT), l’instance représentative de la rébellion. Et un représentant de Tripoli a affirmé que les habitants étaient "prêts à payer le prix fort pour se débarrasser du régime".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé après une conversation téléphonique avec le Premier ministre libyen Baghdadi Ali Al-Mahmoudi que ce dernier a accepté de recevoir un envoyé de l’ONU qui doit se rendre à Tripoli le plus rapidement possible, a-t-il précisé.
Le chef du conseil national de transition libyen (CNT), Moustapha Abdeljalil, se rend jeudi 12 mai à Londres où il discutera avec le Premier ministre David Cameron et le chef de la diplomatie William Hague, notamment de "la mise en place d'un bureau permanent du CNT à Londres, de la fourniture au CNT de plus de matériels, autres que militaire, et d'un soutien supplémentaire aux insurgés ».
Dans le même temps, Mahmoud Jibril, un haut responsable du CNT, effectue une visite à Washington.