Une réaction entraînée par les accusations portées par Farhat Rajhi, notamment celle de gouverner à travers un « cabinet noir ».
Le Premier ministre du gouvernement transitoire tunisien, Béji Caïd Essebsi, a qualifié de « malade mental » l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui avait accusé les autorités de gouverner à travers un « cabinet noir » et affirmé que l’armée se préparait à intervenir contre les islamistes Ennahda en cas de succès aux prochaines élections.
« C’est un malade mental et un irresponsable », a déclaré M. Caïd Essebsi dimanche 8 mai au soir dans un entretien télévisé. Il a rejeté l’ensemble des accusations proférées par Rajhi, qui étaient destinées, selon lui « à semer le trouble dans les esprits », et annoncé que le ministère de l’Intérieur allait déposer plainte contre l’ancien ministre.
Les déclarations de Rajhi – qui avait été placé pendant quelques semaines à la tête du ministère de l’Intérieur après le chute de Zine El Abidine Ben Ali, avant de provoquer une réaction de rejet de l’ensemble de ses cadres – ont provoqué une vive émotion à Tunis. Elles se sont accompagnées de manifestations réclamant la démission du gouvernement transitoire, qui ont été dispersées brutalement par la police.
L’ancien ministre a par ailleurs accusé le chef d’Etat-major des armées, le général Rachid Ammar, de s’être rendu récemment à Qatar pour rencontrer l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, ce que M. Caïd Essebsi a formellement démenti. « Le général Ammar était à Qatar pour discuter d’emploi (de Tunisiens) avec les autorités », a-t-il dit.
Caïd Essebsi a enfin réaffirmé que le scrutin pour l’élection d’une constituante sera maintenu à la date prévue, le 24 juillet prochain.