Avec la parution de ce recueil de nouvelles, l’écrivaine rwandaise achève sa trilogie sur les déplacés tutsi de Nyamata. Cette ville du pays des Mille Collines fut, en mars 1992, le théâtre des massacres ayant précédé le génocide qui, deux ans plus tard, se soldera par près d’un million de victimes. L’ensemble de l’œuvre témoigne de la longue préparation du plan d’extermination, essentiel à la compréhension du crime des crimes, et que les thèses révisionnistes essayent de nier. Avec un lyrisme poignant tissé sur une prose simple et crue, Scholastique Mukasonga nous introduit encore une fois dans un univers où la peur est le sentiment dominant des réfugiés, « leur ombre véritable, celle qui ne les abandonnait jamais, qui se moquait de la course du soleil, qui leur restait attachée même au plus profond de la nuit ».
Scholastique Mukasonga, Éd. Continents Noirs/Gallimard. 128 p., 13,50 euros.