Dak’art 2010 Jusqu’au 7 juin, la 9e biennale sénégalaise accueille tout ce que le continent fait de plus innovant dans les arts plastiques. Foisonnant.
Depuis le 7 mai et jusqu’au 7 juin, les différents quartiers de Dakar sont occupés par les artistes. On peut y voir des œuvres photographiques, des installations, des sculptures, des peintures… La capitale sénégalaise vit à nouveau à l’heure de la biennale Dak’art. Créée en 1992, cette manifestation se veut une vitrine de l’art contemporain en Afrique, et au-delà. Tous les deux ans, un comité d’orientation dans lequel siègent des professionnels du monde des arts nomme le ou les commissaires qui choisissent les artistes en vue de l’exposition internationale. Pour cette 9e édition, les commissaires sont au nombre cinq : Kunle Filani, Marylin Martin, Marème Malong Samb, Sylvain Sankalé, et Rachida Triki, et ils couvrent chacun une région du continent. Sur plus de 300 dossiers venant d’une quarantaine de pays, vingt-huit artistes de seize nationalités ont été sélectionnés.
Cette biennale a une double orientation, explique son secrétaire général, Ousseynou Wade. Une première concerne la « Rétrospective », qui est un hommage aux lauréats des précédentes éditions. La seconde s’inscrit dans le futur en interrogeant la création africaine contemporaine à travers l’exposition internationale mais aussi une série de discussions ouvertes au public et aux spécialistes. Cette édition se veut une édition de bilan et de transition pour une manifestation unique en son genre en Afrique.
Comme pour les années antérieures, le festival in, avec ses artistes officiellement invités, côtoiera le festival off, ouvert à tous, avec un programme toujours aussi riche : partenariat entre galeries, occupation de lieux aussi différents que les maisons privées ou les entreprises, installations en extérieur ou ateliers d’artistes ouverts au public.
Incontournable
Les artistes retenus montrent des questionnements esthétiques très actuels, avec un mélange caractéristique de divers supports. La mise en espace et en scène des œuvres permet d’établir des passerelles entre les différentes expressions plastiques. Les travaux de Daniel Halter ou Lotfi Huda pourront en témoigner. Par ailleurs, on notera la présence de la photographie comme support esthétique avec le travail de Husan et Husain Essop ou de Mouna Jemal Siala. La peinture sera très présente avec les œuvres de Gebrekidan Mulegeta, d’Amadou Tounkara ou de Dalila Dalleas. Dak’art 2010, 20 ans dans deux ans, se veut un laboratoire qui travaille à être plus visible sur la scène internationale. Portée depuis sa création par la volonté de femmes et d’hommes passionnés de culture et d’échanges, elle est un événement incontournable prouvant que les arts plastiques, du Sud comme du Nord, ont tous leur place sur la scène artistique internationale.