Steve Bourget, Somogy Éditions d’art, 104 p., 100 illustrations, 18 euros.
La vie, la mort, le monde de l'au-delà et le processus de régénération de la nature sont les grands sujets de l'iconographie des Mochicas (Pérou, ier-viiie siècle). Le catalogue de l’exposition du Quai-Branly, à Paris, nous propose un éclairage passionnant sur cette grande civilisation avec une surprenante – c'est bien le mot ! – collection de céramiques érotiques à caractère rituel et funéraire. Une grande part de celles-ci figure des actes sexuels, aussi bien solitaires qu'accomplis par des hommes et des femmes, des animaux ou des êtres squelettiques. Mais ne nous y trompons pas, prévient l’auteur, ces poteries, souvent présentes dans les sépultures de dignitaires, « ne renvoient ni à l'idée du plaisir physique, ni à celle de procréation, mais à une sorte de fertilité inversée propre à garantir l'autorité politique et religieuse du souverain par-delà la mort ». En tout cas, la qualité et le réalisme des pièces, mais aussi l’originalité de l’analyse « à la Bourget », vous surprendront à coup sûr.