lls ne sont plus que six : le 3 septembre, Mahaleo, le groupe légendaire de la Grande Île, a perdu son aîné, Raoul (Raosolosolofo Razafindranoa de son vrai nom), victime d’une attaque cérébrale à 59 ans.
On a du mal, hors de l’île, à s’imaginer l’énorme succès de cette formation, née dans les grandes espérances révolutionnaires des années 1970.
Leurs chansons engagées, leurs mélodies expressives, leur humour et leur poésie ont contribué à en faire le groupe le plus populaire de Madagascar depuis près de quarante ans. Surtout, les Mahaleo n’ont jamais voulu se couper de la vie de la cité. Sociologues, médecins, députés… tous ont une profession qu’ils ont tenu à conserver.
Comme Raoul, médecin à la ville au dispensaire de Tamatave, mais aussi luthier, paysan et initiateur de projets de développement rural – comme d’autres membres du groupe. Comme eux, il croyait aux valeurs terriennes de l’Île rouge. Celui qui était l’un des quatre compositeurs des Mahaleo avait récemment fondé un studio d’enregistrement pour permettre aux jeunes de tout le pays de tourner des clips. Il n’aura pas eu le temps de les voir s’épanouir.