La Chine, qui a déjà beaucoup contribué à créer des infrastructures, pourrait à nouveau aider la Guinée Bissau à réhabiliter les installations endommagées par la guerre civile
Le ministre chinois chargé des Relations internationales, Wang Xia Hue, s’est rendu en Guinée Bissau à la mi-mars où il a déclaré que son pays pourrait « accroître ses investissements ». Après une rencontre avec le président bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha, le ministre a précisé que, « comme un pays frère, la Chine est disposée à appuyer la Guinée-Bissau dans le processus de réhabilitation de ses infrastructures détruites par la guerre civile de 1998-99 ». La guerre civile avait opposé l'armée régulière, appuyée par le Sénégal, à des mutins dirigés par le général Ansoumane Mané. Toujours très instable, régulièrement secoué par des coups d'Etat et des violences politico-militaires, la Guinée-Bissau est de surcroît infiltrée par des puissants cartels de narco-trafiquants.
Depuis l’indépendance, la Chine a réalisé plusieurs grands travaux à Bissau, dont un stade de football de 20 000 places, le siège de l'Assemblée nationale pour un montant de 6 millions de dollars (4,3 millions d'euros), le nouveau palais du gouvernement pouvant abriter douze ministères d'un coût de 12 millions de dollars (8,6 millions d'euros) et un hôpital militaire de 200 lits d'une valeur de plus de 8 millions de dollars (5,7 millions d'euros). Elle appuie aussi des projets rizicoles et la réhabilitation de casernes de l’armée nationale. Il est maintenant question de mettre en valeur des ressources minières non encore exploitées dont les phosphates, la bauxite et le bois, les ressources halieutiques et le pétrole off-shore. Autant de richesses qui devraient contribuer à sortir la population de ce pays de la pauvreté. Ses indices de développement humain sont parmi les plus dramatiques de la région de l’Afrique occidentale. L’Angola, pays proche historiquement et culturellement, a offert sa collaboration à la formation de l’armée bissau-guinéenne et est également intéressée à la mise en valeur des richesses du sous-sol, dont le pétrole que la branche internationale de la Sonangol, qui a formé une joint-venture avec des entreprises chinoises, (Sonangol-China International), pourrait également explorer.