Une étude rédigée par la banque française Crédit agricole sur l’Afrique du Sud brosse un portrait en demi-teinte de la situation économique actuelle. En 2009, ce pays a connu sa première récession depuis l’arrivée au pouvoir de l’ANC en 1994.
Le gouvernement, réputé pour sa gestion financière prudente, voire orthodoxe, a procédé à une contraction du budget (- 11 %), sans pour autant pouvoir contenir le déficit élevé (-7,5 %). Les investissements prévus pour le développement des grandes entreprises para-étatiques stratégiques, telles Eskom (électricité) et Transet (chemins de fer, ports, etc.), estimés à 331 milliards de rands, devraient aggraver ce déséquilibre. Enfin, alors que la dette sud-africaine était en baisse depuis 1995, tombant à 23,8 % du PIB, elle dépassera 40 % en 2 012.
Cette détérioration des finances publiques, encore maîtrisée par les autorités sud-africaines, pourrait cependant devenir structurelle (avec l’augmentation des dépenses sociales, etc.), alors que la croissance plafonne à 3 %. La conjonction des problèmes sociaux (chômage, inégalités massives, etc.), qui pourrait se traduire par une forte montée du risque politique partout ailleurs, ne semble pas menacer l’Afrique du Sud. Car, souligne l’étude, la situation de l’écrasante majorité de la population est bien meilleure qu’il y a quinze ans, malgré les déceptions. Enfin, la légitimité de l’ANC, le parti qui a libéré le pays de l’apartheid, demeure incontestée, en dépit de l’apparition de partis dissidents.