L’archevêque sud-africain et l’ancien secrétaire général de Nations unies, Kofi Annan, en visite à Abidjan.
Les 1er et 2 mai, plusieurs personnalités retirées du monde de la politique mais enore très au fait question gestion post-conflit, ont séjourné à Abidjan pour une mission de paix et de réconciliation. Il y avait, entre autres, l'archevêque Desmond Tutu, d'Afrique du Sud, Prix Nobel de la paix, le créateur des fameuses Commissions vérité et réconciliation qui ont oeuvré dans la nation arc-en-ciel pendant des années, globalement avec succès. Il était accompagné par Kofi Annan, l'ancien secrétaire général des Nations unies, citoyen du Ghana voisin et par Mary Robinson, l'ancienne présidente d'Irlande, un pays déchiré pendant des décennies par une guerre civile inter-religieuse.
Ils ont, bien sûr, rencontré le président Alassane Ouattara. Plus qu'une visite de travail, c'était une visite de représentation, destinée à encourager la réconciliation des populations. Sur le terrain, beaucoup de travail reste à faire. Des milliers d'armes légères sont toujours en circulation, faisant craindre une recrudescence non d'un mouvement global, mais du petit banditisme dans une ville qui n'a jamais été très sûre.
Ils ont également rencontré Laurent Gbagbo dans sa résidence surveillée de Korhogo. Ils se sont entretenus avec lui pendant trois quarts d'heure. Laurent Gbagbo est apparu détendu et en bonne santé. "Il a réclamé une Bible", a précisé Desmond Tutu. L'ancien président ivoirien s'est déclaré désireux de voir la Côte d'Ivoire retourner à une "situation normale".