Les habitants du Swaziland se révoltent : trop de chômage, trop de pauvreté. En réponse, le roi Mswati III leur a demandé plus de sacrifices.
Prévu de longue date, le « soulèvement du 12 avril » pour la démocratie qui s’est déroulée à Manzini, l’une des plus grandes villes du Swaziland, a été violemment réprimé par la police de la dernière monarchie absolue d’Afrique. Dans ce petit pays d’Afrique australe où toute vie politique est interdite, le roi Mswati III, l’un des rois les plus riches au monde, entretient dans un luxe indécent ses quatorze femmes et sa cour – 10 % de la population possèdent plus de 50 % des richesses – tandis que les deux tiers de la population marquée par le plus haut taux de sida au monde, vivent avec moins d’un dollar par jour. Les dirigeants du mouvement pour la démocratie qui existe depuis des dizaines d’années, sont régulièrement emprisonnés. Au cours des manifestations d’avril la police royale a procédé à l’arrestation, voire l’enlèvement de nombreux syndicalistes et autres progressistes. Le gouvernement a annoncé un programme d’austérité qui mettra au chômage des milliers de fonctionnaires et de salariés qui viendront s’ajouter aux presque 40 % de la population privée de travail. En réponse au mécontentement populaire, le roi Mswati III a demandé « plus de travail et plus de sacrifices. »