Exhumations en masse sur le site d’une ancienne mine. Le pouvoir et l’opposition se renvoient les responsabilités.
La fosse commune était connue depuis 1980 mais nul n’avait osé, jusqu’ici, s’aventurer à en exhumer les corps. Des centaines de cadavres, plus de six cents, probablement selon l’organisation The Fallen Heroes Trust (TFHT), ont été sortis de terre et il en resterait plusieurs milliers, enfouis dans l’ancienne mine de Mount Darwin.
Qui sont-ils ? Les réponses varient. Selon la Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, accusé d’utiliser cette affaire pour sa propagande, il s’agirait des dépouilles de victimes de la guerre de libération contre le régime de Ian Smith, qui aurait fait plus de 30 000 victimes. D’autres pensent que ces personnes ont pu être tuées par les forces de la ZANU-PF au cours des multiples périodes de répression depuis l’indépendance, en 1980. Le Premier ministre d’opposition, Morgan Tsvangirai, a déclaré que la fosse pourrait contenir plus de 20 000 personnes appartenant à la minorité Ndebele, victimes d’un « génocide » commis par la ZANU-PF, en 1980, principalement dans le Matabeleland. Quoi qu’il en soit, l’identification des corps et l’origine de leur mort sera extrêmement difficile à déterminer et nécessitera la coopération de spécialistes internationaux. Pourquoi exhumer ces cadavres aujourd’hui ? « Parce que des chercheurs d’or vandalisent les puits de la mine », explique George Rutanhire, dirigeant de TFHT.