Président de 1993 à 2003, il avait été renversé par un coup d’Etat. Il était revenu en politique en 2010 et s’était présenté à l’élection présidentielle de janvier 2011.
L’ancien président de la République centrafricaine, Ange-Félix Patassé, est mort mardi 5 avril 2011 à Douala (Cameroun) des suites d’une fièvre typhoïde combinée à un diabète important. Il avait été hospitalisé à plusieurs reprises à Bangui ces dernières semaines. A deux reprises, il avait sollicité un laissez-passer pour se rendre à Malabo (Guinée Equatoriale) pour se faire soigner, autorisation qui lui avait été refusée par les autorités aéroportuaires, sur ordre de la présidence. En effet, le chef de l’État nouvellement réélu, François Bozizé, semblait lui faire grief de s’être joints aux mécontents des résultats des dernières élections. Avec deux autres candidats malheureux, il avait fondé le Front pour l’annulation et la reprise des élections 2011 (Fare 2011) et tentait de boycotter le second tour des élections législatives.
Ange-Félix Patassé était né le 25 janvier 1937 à Paoua (nord de la Centrafrique). Il était ingénieur agronome, diplômé de l’Académie supérieure d’agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne (France) et s’était beaucoup intéressé à la culture du maïs – il avait même écrit un livre – et de la spiruline, qu’il faisait cultiver dans sa propre ferme.
Entré en politique en 1965, il avait été plusieurs fois ministre, notamment sous Jean-Bedel Bokassa, et toujours dans un secteur proche de sa spécialité, où il obtenait par conséquent des résultats assez importants : agriculture, développement etc. Elu à la présidence de la république en 1993 et réélu en 1999, il avait dû faire face à plusieurs problèmes importants, notamment des mutineries dans l’armée. Renversé en 2003 par François Bozizé, son ancien chef d’État-major, malgré l’aide du « Guide » libyen Mouammar Kadhafi et le débarquement à Bangui de combattants issus des rangs de la rébellion – à l’époque – conduite par le Congolais Jean-Pierre Bemba, il avait été condamné en 2006 aux travaux forcés pour détournement de deniers publics, puis gracié.
Il était revenu en politique progressivement et, en janvier 2011, s’était présenté à l’élection présidentielle.