Un arsenal d’armes lourdes et de munitions ultra- sophistiquées a été saisi dans la nuit de samedi à dimanche 20 mars à Siguiri (Haute Guinée) par les forces guinéennes de sécurité. Conakry, qui sonne l’alerte sur ses frontières, soupçonne les puissants lobbies de trafiquants d’armes de vouloir saper la paix civile intérieure.
Moins de cent jours après la prise de pouvoir du chef de l'Etat guinéen, Alpha Condé, les forces spéciales de sécurité ont frappé un grand coup à Siguiri (région de Haute Guinée) en découvrant un important arsenal d'armes de guerre, convoyé à bord d'un véhicule et ce, grâce à la vigilance des éléments de la gendarmerie nationale et les services de renseignement, qui surveillaient depuis plusieurs mois l'axe Conakry – Siguiri – Bamako. Une source sécuritaire officielle, contactée par notre confrère Les Afriques, a affirmé que la zone est très fréquentée par les réseaux organisés pratiquant la criminalité transfrontalière guinéo-malienne. Les forces de sécurité, qui ont lancé dès le 20 mars un assaut contre les auteurs de ce trafic, ont sonné l'alerte pour stopper la menace qui pèse sur le pays. Une enquête a été ouverte par l'état major de la gendarmerie nationale.
"Nous ne badinons pas avec la concorde civile, l'intégrité territoriale. Nous avons convoqué une réunion d'urgence pour coordonner les forces de sécurité militaire, paramilitaires et policières" a commenté l'informateur de notre confrère.
Dans certains salons bien connectés de Conakry, on voit plutôt derrière cette découverte d'arsenal d'armes lourdes la main des "ennemis" du nouveau régime qui a déclaré la guerre à la mafia politico-affairiste du pays.
Mi- février, une frange de la presse locale avait fait état de recrutement de rebelles libériens, nigérians et sierra-léonais par de hauts dignitaires guinéens, issus de l'opposition, qui avaient quitté le pays au lendemain de l'investiture du président Alpha Condé. Des informations balayées d'un revers de main par l'entourage proche de ces dignitaires cités par les médias.
Cette saisie d'armes lourdes est intrvenue à la veille du voyage officiel à Paris du chef de l'Etat, Alpha Condé du 22 au 25 mars. Rappel : une importante saisie d’armes lourdes avait été opérée le 8 février dernier par la douane malienne à Sébéninkoro, au sud-ouest de Bamako.